simitPour les Turcs, le simit est un peu comme pour les Français la baguette et le croissant réunis. Ce petit pain au sésame est consommé en grande quantité dans la population, et les touristes en redemandent – au total plus d’un million de simits sont consommés chaque jour en Turquie.

Hélas, le marché de la graine de sésame est actuellement en crise, avec une hausse verticale des prix, +40% depuis quelques mois. Or la Turquie n’est pas un gros producteur de sésame, à peine 15.000 tonnes par an, quand elle en consomme environ 170.000 t. Elle doit importer massivement en provenance des pays producteurs d’Asie (Chine, Inde, Birmanie) et d’Afrique (Soudan, Nigéria). Mais l’envolée du dollar, notamment contre la lira (TRY), la nouvelle livre turque, est spectaculaire (1 TRY= 0,17$) et la guerre des tarifs avec Washington aggrave encore la situation.

olivier xylellaLa Commission européenne va porter plainte contre l’Italie devant la Cour Européenne de Justice pour insuffisance de lutte contre la bactérie Xylella fastidiosa qui sévit sur les oliviers sous la forme du CoDIRO (Complexe de dessèchement rapide de l'olivier), contre lequel il n’existe aucun moyen de traitement.

L’Italie a négligé, c’est un euphémisme, d’appliquer les mesures européennes de quarantaine dans les Pouilles, et elle a offert ainsi un champ d’extension à la bactérie. Les autorités italiennes n’ont pas appliqué les règles européennes dès la première apparition, notamment l’abattage des arbres atteints et ceux d’une zone contiguë.

La Commission a répété ses injonctions en décembre 2015, en juillet 2016 et en juillet 2017. La Commission veut néanmoins maintenir des discussions avec l’Italie sur ce sujet, pour obtenir une application des règles concernées. La bactérie d’origine américaine a été découverte pour la première fois en 2013 en Italie du Sud. Puis elle a été découverte l’année dernière en Espagne et dans quelques autres foyers.
Techniquement, les règles prescrites sont, sont pour l’essentiel : enlever toute plante hôte dans un rayon de 100 mètres et utiliser de l’insecticide contre les insectes vecteurs, contrôles intensifiés dans un rayon de 10 km.  MU


postLe Dr Mark Post poursuit ses recherches sur la viande artificielle chez Mosa Meat (NL)

Le Dr Mark Post, co-fondateur scientifique de Mosa Meat, la start-up néerlandaise qui produit de la viande bovine en laboratoire, rejette pour son produit l’appellation de « clean meat ». « Nous sommes encore à la recherche d’une dénomination correcte, dit-il, pour la viande de laboratoire. »

Dans les pays de langue anglaise utilise très généralement le terme de « clean meat ». L’un des problèmes est que cette expression ne peut pas être traduite en français, en néerlandais ou en allemand. Plus grave, elle insinue que la viande produite actuellement serait « sale ». 

On incrimine ainsi inutilement toute la filière de la viande. Les éleveurs et les transformateurs perçoivent cette expression comme une injure, dit le cofondateur de l’entreprise qui a produit le premier hamburger de laboratoire en 2013. Lui, il utilise en attendant mieux les mots de « cultured meat », viande de culture (en français, quand on tient encore à parler cette langue à l'agonie, on pourrait dire VIV pour viande in vitro,  ou TACIV pour tissus animaux cultivés in vitro). 

Mais il ne pense pas que la discussion concernant l’appellation soit déterminante pour l’avenir du produit, même si aux USA par exemple, elle est menée de manière enflammée. Post suit cette controverse sans passion, car pour lui l’essentiel reste de parvenir à produire cette supposée « viande » à un coût acceptable. De toutes façons, pense-t-il, ces produits seront surtout commercialisées sous des noms de marques.

CEJ 2018Elle consterne les scientifiques et les professionnels, elle reflète l’indécision coupable des politiques. Les semenciers français s’inquiètent.

La Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a donc pris une décision qui surprend car elle est contraire aux conclusions de l’avocat général. Les juges ont classé dans les OGM les techniques de sélection Génome Editing et Crispr (mutagénèse), avec tout ce que cela comporte de contraintes et de refus sociétaux. La décision bloque, au moins provisoirement, leurs applications en UE. Mais ce jugement ne pouvait tomber dans ce sens qu’à raison du manque de décisions des responsables politiques, qui ont peureusement évité des décisions qui auraient dû tomber depuis longtemps.

La Commission européenne avait conscience depuis des années qu’il y avait quelque chose de fondamentalement nouveau qui apparaissait dans la recherche biomoléculaire végétale, et qui ne cadrait plus avec la réglementation OGM dépassée. Dès 2007, il y a donc 11 ans, elle a créé la commission scientifique - Expert Working Group - sur les nouvelles techniques de sélection, commission qui lui a remis son rapport 4 ans plus tard, donc en 2015. Qu’est devenu ce rapport ? Mystère, il git depuis trois ans au fond d’un tiroir.