Les ministres de l’agriculture allemand, Julia Klöckner, et français, Stéphane Travert ont trouvé un accord pour défendre une position commune sur la réforme la politique agricole européenne.
Pour l’essentiel, les deux ministres sont d’accord sur le fait qu’il faut le plus rapidement un accord européen sur le futur budget. Une réduction du budget agricole n’est pas compatible avec les contraintes et les attendes sociales adressées au secteur agricole.
Les prestations d’environnement nécessitent un financement suffisant et ne doivent pas être accompagnées de retrictions budgétaires. L’opposition allemande à la baisse du budget agricole était jusque-là peu claire. Berlin vient donc de faire un pas vers la position française.
La dégressivité et le plafonnement des aides doivent rester des décisions volontaires des Etats. Sur ce sujet, c’est la France qui fait mouvement vers l’Allemagne.
Les Etats membres doivent pouvoir proposer sur la base du volontariat à leurs exploitants des possibilités d’assurance volontaires contre la variation de prix. Là aussi la France s’est rapprochée de l’Allemagne pour donner un espace plus large à l’assurance risques dans la réforme.
De son côté, l’Allemagne se conforme aux souhaits français concernant une certaine orientation de l’offre sur les marchés, en soulignant l’importance de outils PAC pour structurer des processus de production. C’est en fait souligner l’importance des aides couplées que l’Allemagne ne veut plus depuis des années.
Mais depuis, les choses se sont un peu gâtées, car la cahrmante ministre allemande semble vouloir mettre la charrue avant les boeufs! On se souvient poeut être de Horst Seehofer, naguère ministre fédéral de l’Agriculture et aujourd’hui tumultueux ministre de l’Intérieur de la Groko (Gross Koalition) qui avait déjà créé de sérieux remous politiques en Allemagne avec une lettre « en solo » à la Commission européenne sur les réfugiés.
Julia Klöckner récidive : elle a adressé par lettre à la Commission et au nom du gouvernement allemand le texte des accords scellés avec le ministre français Travert ! Déjà un autre prédécesseur de Klöckner, Christian Schmidt, avait tenté ainsi un passage en force sur la prolongation de l’autorisation du glyphosate.
Ce qui fait débat c’est la position franco-allemande prise pour un accord financier européen rapide et le refus de la baisse du budget agricole à maintenir au niveau actuel, ainsi que la position ambiguë prise sur le plafonnement et la dégressivité des aides qui laisse entendre un refus des propositions et montants du plafonnement proposé par la Commission.
C’est toujours le même problème politique en Allemagne ces dernières années : difficile d’entrer en grande coalition, mais encore plus, d’en sortir… Le SPD n’a pas d’autre solution de sortie que de lorgner constamment au gouvernement du côté des Verts ou un jour du coté de Die Linke. Julia vient de leur encombrer cette vue pour ce qui est de la réforme PAC.
Il est probable que la tempête de ce weekend sur le sujet, se tassera au cours de négociations PAC, mais Klöckner sera sur un sentier redu plus difficile, et elle aura besoin du soutien de la Chancelière, ce qui lui est en principe, acquis.