Des produits de mauvaise qualité quand même labellisés.

Des journalistes ont piégé la DLG (Deutsche Landwirtschafts Gesellschaft – Société allemande d’Agriculture), qui entre autres activités, attribue des médailles or, argent et bronze aux produits alimentaires – des distinctions très prisées par les consommateurs.

DLG Wurst

Les journalistes ont soumis au centre des tests DLG une saucisse de volailles, faite en grand partie de viandes séparées mécaniquement et présentée dans un  bel emballage. Ils ont obtenu pour leur composition la médaille d’argent, ce qui a provoqué un énorme tourbillon médiatique.  Tonalité des commentaires ; ces saucisses faites « des derniers restes » et primées par la DLG, saucisses repoussantes, labels sans valeur, truquage des producteurs etc… La DLG, elle, ne sait quoi dire, sinon qu’elle « se sent totalement manipulée ».

En réalité, cet incident cela pose un problème de fond qui disparait un peu dans ce tourbillon. Car les vérificateurs de la DLG n’ont pas à vérifier l’origine des viandes, ils ont avant tout à effectuer des tests sensoriels, aspect, consistance, gout et odeur… Les produits à tester entrent au centre avec un certificat disant qu’ils correspondent en tous points aux dispositions du droit alimentaire et aux conditions techniques des analyses à effectuer par DLG.

Mais pour les consommateurs ensuite,  il n’est pas clairement expliqué qu’il s’agit seulement de tests sur les aspects extérieurs. Leur confiance va à la totalité du produit. Et on sait bien que ces médailles sont très souvent une condition de référencements dans la grande distribution. Il va falloir que la DLG revoie ses tests, sinon « on pourrait aussi médailler de la sciure bien assaisonnée », comme le dit l’un des médias.

On relève aussi à cette occasion que ces tests sont rentables pour la DLG. Ils valent entre 105 € et 698 € par test selon les cas, et la DLG en effectue 30 000 par an. A la télé allemande, une émission vient de rappeler on que l’utilisation de VSM en fabrication n’est pas interdite, mais qu’elle doit être clairement identifiée et ne pas se trouver dans les produits de qualité.

L’un des grands producteurs de VSM est Tönnies, qui déclare que l’essentiel de cette viande va à l’alimentation animale ou à l’étranger, et qu’il n’en utilise pas dans ses produits. Par contre on peut en trouver pas mal sur les marchés en France et en Grande-Bretagne.

A propos : la DLG a attribué ses médailles d’or, d’argent et de bronze à 32 produits français…