Ursula 2Pour son second mandat, die EU-Kommissionpräsidentin veut une réorganisation radicale de la politique budgétaire de l’UE. Et dans cette réforme, le budget agricole ne serait plus un chapitre autonome.

Le travail essentiel de gestion serait confié aux Etats membres, mais le contrôle du robinet à finances resterait dans les mains de la Commission européenne.

Ce sont les deux grands postes : Agriculture et Cohésion qui seraient visés, le premier avec 41,6 Mrds € et le second avec 58,1 Mio €, postes qui disparaitraient dans un seul budget géant.

Selon ce qu’en dit le document publié par la FAZ (Frankfurter Allgemeine Zeitung) et le magazine Politico, les fonds seraient versés aux budgets nationaux, comme cela a été fait pour les fonds concernant la pandémie Covid, mais ne seraient débloqués que selon un système de plans agréés par la Commission, comme pour les plans stratégiques d’application de la dernière réforme PAC.

Bref le financement de 500 programmes divers passerait par 27 budgets d’Etats, pour entrer en fonction pour la prochaine période financière à partir de 2028. Ce serait mieux qu’une banale prise de pouvoir de la Commission, ce serait quasiment l’enlèvement de la smala d’Abdelkader…  

A Bruxelles, on dit qu’il s’agit pour le moment de simples « réflexions politiques ». Mais on est devant la méthode désormais classique de Bruxelles : on laisse fuiter un document interne comme ballon d’essai.

S’il rencontre du soutien on continuera, dans le cas contraire on le retire comme simples des réflexions de fonctionnaires. Mais il faudra bien que la Commission se découvre dans l’année qui vient, pour préparer le cadre financier 2028/2034

Bien sûr, l’aboutissement d’un tel plan serait très grave pour la PAC. Mais pour le moment, on ne peut que constater que ce projet est tout sauf abouti, et qu’il risque fort de finir en tempête dans un verre d’eau.

Oui, d’accord, on dit ça, mais la susdite Kommissionpräsidentin a déjà montré qu’elle ne lâchait pas ses proies si facilement… AM

moisson 3C’est bien sûr du ministre italien de l’agriculture, Francesco Lollobrigida, par ailleurs neveu de la célèbre actrice, dont on parle ici.

Il vient de proposer de rendre possible un service civil volontaire dans les exploitations agricoles, et prévoit d’emblée un budget de 7 Mio € pour un Institut pilote.

En Italie le service militaire obligatoire a été supprimé en 2005. Mais depuis, les 18/28 ans peuvent effectuer un service volontaire de 12 mois, « dit service civil universel », contre une indemnisation forfaitaire, dans les secteurs soins, protection civile, environnement, propreté des villes.

Le ministre annonce, pour la première année d’essais, le recrutement de 1000 volontaires pour l’agriculture.

L’objectif est de soutenir la production agricole et d’améliorer les connaissances sur les process de production agricole et alimentaires « made in Italy ».  

Cette initiative (pas si bête…) entraine quand même quelques réserves chez les experts sourcilleux du droit italien, qui en effet sourcillent devant l'utilisation éventuelle d'une main d'oeuvre gratuite dans tel ou tel secteur de l'économie.

Les uns disent que dans l'état actuel de ce droit, un service civil n’est possible que dans les organisations d’intérêt général, c'est à dire pour des travaux non soumis à l'exigence de rentabilité. Les autres pensent que ce service est déjà envisageable avec les règles actuelles, en dépit des objectifs légitimes de profitabilité des exploitations agricoles.

Comme le suggère un ministre français: état-de-droit ou état-du-droit, tout ça, ça se discute...

lait publicite chineUne demande faible de la part des consommateurs locaux, sensibles aux prix, moins de naissances et une conjoncture économique affaiblie provoquent une pléthore non souhaitée dans le lait en Chine. En même temps, les élevages laitiers se sont développés, et les petits éleveurs ont été éliminés.

Telles sont les conséquences de la politique de Pékin de soutenir fortement le secteur laitier soit à travers la consommation, soit en favorisant le développement direct des élevages.

De surcroit des couts élevés et les suites du scandale de la poudre de lait de 2008, avec maladies et décès d’enfants, diminuent les possibilités d’exportations laitières de la Chine.  

La conjoncture qui traine et une population qui vieillit affaiblissent la demande en produits laitiers, fromages, crèmes ou beurre. La consommation par tête de lait a baissé de 17,4 kg en 2021 à 12,4 kg en 2022, dernière année connue dans les statistiques chinoises. La production laitière chinoise est passée de 30,39 Miot en 2017 à 42 Miot l’année dernière, en dépassant les objectifs de Pékin de 41 Mio t pour 2025.  La Chine est devenue n°3 mondial de la production laitière.

Les prix du lait étaient inférieurs aux couts de production de 0,5352 $ /kg en 2022, ce qui a conduit beaucoup d’entreprises à fermer et d’autres à diminuer leurs troupeaux en livrant les bêtes pour un marché de la viande bovines désormais lui aussi en excédent de production.

biorayonLa Cour Européenne des Comptes étrille sévèrement la politique pour l’agriculture biologique de l’Union Européenne, dans un rapport spécial rendu public au moment où Bruxelles va faire des propositions législatives PAC pour 2025, et va délibérer sur les plans stratégiques des Etats.

Pour la Cour, le soutien à l’agriculture bio est inefficace : malgré les 12 Mrds investis depuis 2014, les objectifs environnementaux et les objectifs de marchés ne sont pas atteints. Les 25 % d’agriculture bio pour 20230 ne seront pas réalisés non plus. Les finances européennes subissent d’énormes pressions, rappelle le rapport de 60 pages.

De 2014 à 2022, c’est 12 Mrds € d’aides PAC qui sont allés à l’agriculture bio, et de 2023 à 2027, encore 14,7 Mrds € de plus prévus pour ce secteur qui révèle d’importants manques.

Malgré ces investissements importants, les produits bios ne représentent que 4 % du marché alimentaire avec un chiffre d’affaires de 45 Mrds €. Même si de 2014 à 2022 le chiffre d’affaires en produits bios a plus que doublé, leurs parts de marché reste faible.

La stratégie de développement du secteur bio montre des déficiences importantes. Même si le plan actuel est en amélioration par rapport au précédent, il ne contient pas non plus pas d’indications quantifiées pour la fixation des objectifs et de mesures prises, ni de possibilités de mesure de la progression. Il n’y a pas de données fiables sur les conséquences des aides, et les instruments actuels de l’UE sont inadaptés.

La part des surface aidées est passée de 3,2 % en 2014 à 6,9 % en 2021. En 2023, il n’y a que 10,5 % de la SAU (17 Mio ha) en exploitation biologique. En 2020 les bovins en élevage bio représentaient 6 % du cheptel total ; 3,6 % pour les volailles et 1 % pour les porcs.

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François Landrieu

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