StrohschneiderLe rapport final du Dialogue Agricole Européen, qui a été présenté à Ursula von der Leyen le 4 septembre dernier par le président du groupe d’étude Peter Strohschneider, demande plus de moyens financiers pour l’agriculture.

Mais dans le même temps et pratiquement au même moment Mario Draghi, ex patron de la Banque Centrale Européenne, demande, lui, des réductions dans les financements de l’agriculture, et la diminution de la bureaucratie.

La présidente de la Commission européenne a réceptionné ces deux rapports avec des remercîments empressés pour les uns comme pour les autres, mais la voici maintenant comme l’âne de Buridan… 

Bruxelles a besoin d‘argent si l’Europe veut devenir climat-neutre, et ne pas décrocher plus dans la compétition avec les USA et la Chine. C’est la conclusion générale du rapport Draghi sur la compétitivité européenne.

Draghi demande moins de dépenses pour l’agriculture, car le budget européen n’est pas ciblé vers les points centraux que sont la défense, la digitalisation et l’innovation. 1/3 des dépenses vont à l’agriculture ou à la politique des structures. 

Draghi veut plus de fonds, et des dettes communes, pour rendre les entreprises plus compétitives et financer les innovations en UE. 

Au Dialogue Agricole Européen, 29 organisations européenne de l’agriculture, de l’alimentation, de l’environnement et des consommateurs, ont travaillé à l’élaboration d’une vision future de la politique agricole. Ils demandent exactement le contraire : un budget agricole stable et l’augmentation de ses ressources pour financer la transformation agricole vers plus de durabilité, donc plus d’argent pour les règles écologiques à appliquer. 

Dans les deux rapports, on demande la diminution de la bureaucratie, demande récurrente et qui fait trop souvent de lot de consolation pour les opérations plus dures envisagées.

Draghi fulmine contre les 13 000 dispositions législatives et règlementaire prises par les institutions européenne en 5 ans, alors que dans le même temps, il n’y a eu au niveau fédéral US que 3 500. Le Dialogue Agricole Européen reste étonnamment court sur ce sujet, même si on peut y ranger sa formule « ne pas mettre de crédits à disposition de ceux qui n’en ont pas besoin » ! On n’a jamais essayé, alors…

On peut penser que maintenant la question est posée, pour la durée du second mandat von der Leyen, de savoir ce que pourra être la Politique Agricole Commune face aux concurrents USA et Chine.

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François Landrieu

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