Si la photo est bonne, la dame n’a pas l’air commode, et d’ailleurs elle ne l’est sans doute pas.
Car Mme Oksana Luth (45 ans) est la ministre de l’agriculture de Russie et son sympathique patron lui a confié entre autres la mission de rendre plausible un certain nombre d’informations difficilement vérifiables, avec une forte dose d’autosatisfaction si possible.
Ainsi selon les informations de son ministère, les exportations russes auraient fortement augmenté depuis l’embargo.
Poutine avait interdit en 2014 les importations de produits laitiers, de viandes, de fruits et légumes provenant de l’UE et d’autres pays Ouest en réaction aux sanctions suite de l’annexion de la Crimée, embargo qui reste en vigueur.
Dix ans après l’invasion de la Crimée et l’embargo, la Russie en tire un bilan positif pour l‘économie agroalimentaire. « Nous sommes non seulement autosuffisants dans tous les produits alimentaires de base, dit la ministre, mais nous avons aussi un marché des plus compétitifs et flexibles du monde, et technologiquement en pointe. Toutes les niches libérées ont été rapidement occupées par les entreprises russes, et les consommateurs n’ont pas ressenti de changement ».
Selon ses dires, la production agricole aurait augmenté de +33% entre 2014 et 2023, et la production d’alimentaire proprement dite de +43 %. La Russie serait devenue leader sur certains marchés. Ce serait les cas pour le blé, pour les pois, l’orge, les oléagineux, le poisson congelé et l’huile de tournesol, ainsi qu’une série d’autres produits, dit la ministre.
Pour cela la Russie a dû mettre beaucoup de moyens pour le développement agricole. Ils auraient plus que doublé depuis l’embargo soit de 2,11 Mrds €/an à 4,72 Mrds €/an
Dans beaucoup de produits on aurait atteint l’autosuffisance alors qu’en 2013 on a importé 5 fois plus d’aliments qu’on en a exportés. Entre 2013 et 2023 la valeur annuelle des exportations serait passée de 15,7 Mrds à 39,8 Mrds €. L’année passée, les exportations auraient dépassé de 24 % les importations.