lechtschenkoOn vient d’apprendre que Roman Leschtschenko, le ministre ukrainien de l’agriculture, a démissionné de son poste.

On ne connait pas encore les circonstances ni les raisons de ce départ.

Le dernier geste du ministre aura été de solliciter l’UE pour livrer des herbicides et des fongicides à l’Ukraine, indispensables pour les travaux agricoles de printemps.

Il reste encore des stocks réduits d’engrais, de semences, et de carburants, mais les produits de traitements manquent.

L’industrie ukrainienne fournit encore des engrais à prix coutants. Mais les troupes russes, en avançant,  détruisent les silos de manière ciblée, pour déstabiliser les marchés. 

Dans les territoires occupés par les Russes, les élevages ne sont plus possibles car les animaux sont abattus.

quatrepourcentOn va voir maintenant ce chiffre 4 bâti en planches vertes clouées dans toutes les campagnes allemandes, en signe de protestation contre les 4 % de jachère décidés à Bruxelles. Les protestataires expliquent qu’ils « se mettent volontairement en désobéissance civile pour sauver des vies et respecter leur mission d’agriculteurs en produisant des aliments ! »

Ils refusent d’appliquer cette décision de 4% de jachère, et produiront illégalement des productions alimentaires sur ces surfaces aussi longtemps que la situation alimentaire ne sera pas rétablie.

Il faut que l’application de cette décision soit suspendue indique le collectif avec Land schafft Verbindung et Bauer Willi, c’est-à-dire le rhénan Dr. Willi Kremer-Schillings

L’obligation de 4 % de jachère qui doit s’appliquer à partir de 2023 est devenue injustifiable depuis que la guerre a éclaté aux portes de l’UE. C’est une décision folle, disent les organisations agricoles, qui ne peut plus être expliquée alors que des crises alimentaires qui se dessinent dans beaucoup de pays du monde. Les agriculteurs, les transformateurs et tous les citoyens sont appelés à participer à cette action, qui s’étend déjà en UE et en particulier en France.

guerre 2Le Dr. Oleksandr Perekhozhuk, du Leibniz-Institut (IAMO), le dit sans ambages : dans le conflit actuel, la Russie mène aussi une guerre pour dominer le marché mondial des céréales.

Ce spécialiste du développement agricole, scientifique reconnu au sein d’un Institut de forte réputation, rappelle que la Russie voulait déjà créer, il y a 15 ans, une OPEP céréalière pour "coordonner" ( en fait pour contrôler) les exportations céréalières de la Russie, de l’Ukraine et du Kazakhstan.

Le Black Sea Grain Pool a échoué en 2007, du fait que l’Ukraine s’y est opposée avec fermeté.

Depuis cette date, la Russie est devenue l’un des grands exportateurs mondiaux de céréales, car elle dispose d’immenses surfaces de terre arables. Elle est non seulement en concurrence avec les USA, l’UE, le Canada et l’Australie, mais aussi avec ses voisins directs d’Ukraine et du Kazakhstan. Ce dernier pays n’a pas d’accès à la mer et doit donc passer par les chemins de fer russes pour accéder aux ports de Mer Noire. Ses exportations sont ainsi sous contrôle russe.

traitementIVA (IndustrieVerband Agrar), une organisation allemande implantée à Francfort représentant les industries amont de l’agriculture, a commandé une étude sur les possibilités d’économiser les produits de traitement et des engrais à « HFFA Research » une société indépendante de recherches et de conseils.

Selon le mandat donné à ce cabinet d’études il a y un an environ, il s’agissait de répondre à la question de savoir comment les objectifs du Green Deal pourraient être atteints. Les résultats viennent d’être présentés.

Résultat : oui, il existe un énorme potentiel d’économie, par l’application conséquente des méthodes modernes de traitements, et ce potentiel peut être mobilisé à relativement peu de frais. L’industrie veut apporter une contribution importante pour arriver à ces objectifs, et être une partie de la solution.
La digitalisation est la technologie clé de cette évolution, et l’industrie des phytosanitaires y investit énormément.