ozdemir 3On commence à avoir une idée de ce que le nouveau ministre Vert de l’agriculture allemande envisage de faire dans le grand chantier d’adaptation des élevages.

Le ministre veut lier le nombre d’animaux élevés aux surfaces exploitées, et faire dépendre les aides des modes d’élevage. C’est ce qui ressort des discussions menées avec les organisations agricoles et de protection de l’environnement.

En clair : un plafond/ha du nombre d’animaux, et des aides réservées pour les modes d’exploitation considérés comme les bons.

En même temps, il veut assurer la transparence pour les consommateurs par l’indication claire des modes d’élevage. Il a promis la collaboration avec les organisations, notamment par une liaison directe avec le ministre.

Le ministre peut compter sur la distribution alimentaire pour préférer certains modes d’élevage, par simple intérêt commercial. Les grands distributeurs comme Aldi, Edeka et Netto ont annoncé qu’ils renoncent pour leurs marques de distribution à la commercialisation de lait provenant de la catégorie « Une » des modes d’élevage, soit le minimum légal, Ce qui provoque la vive réaction du BBV, le syndicalisme agricole bavarois, et donc des petites exploitations laitières de Bavière, qui comportent encore beaucoup d’étables entravées.

On est proche en Allemagne de la fin des négociations sur le programme volontaire de bienêtre animal dans le lait, et les distributeurs annoncent pour l’avenir la même décision pour les produits laitiers. Leur façon de faire pose toujours les mêmes questions politiques ! On ne comprend pas pourquoi il faut éliminer les étables entravées qui ont pourtant participé à toutes les campagnes d’amélioration de la qualité du lait.

Du coup c’est l’image passée de l’agriculture qui est mauvaise ! En les forçant, à travers les restrictions des débouchés, à passer à un niveau 2, c’est les forcer à passer à des stabulations libres, ou à 2 heures de pâtures pour 120 jours, aux brosses à bestiaux et au monitoring antibiotique !

En Allemagnes selon les chiffres officiels il y a 11,5 Mio de place d’élevage, dont 83% en stabulation libre et seulement encore 10 % en stabulations entravées, et 7 % autres, comme les igloos à veaux par exemple. La diminution des étables entravées a été de -62 % entre 2010 et 2020. Pourquoi ne pas laisser l’évolution se faire, demandent les éleveurs concernés ?

En 2019 il y avait 3,6 Mio de bovins qui avaient accès à la pâture, c’est-à-dire 30 % du total des bovins. C’était 17 % en Bavière, 34 % en Basse-Saxe, et 50% des bovins laitiers en Nordrhein-Westfalen et Schleswig-Holstein. Il y a donc des limites pour les encouragements au niveau 3 de pâture et d’élevages bios. AM

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François Landrieu

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