désossVDV, la Fédération de l’industrie de la viande (Verband der Fleischwirtschaft), a soumis in extremis au gouvernement un plan en 5 points, pour éviter une application plus brutale des décisions gouvernementales en préparation. Le ministre du travail Hubertus Heil avait annoncé vouloir en finir avec le travail détaché et fixer des pénalités à 30 000 € en cas d’infraction. 

En gros, il s’agit d’appliquer obligatoirement ce qui a été convenu en 2014 et en 2015 comme engagements volontaires des entreprises, concernant les conditions d’emploi et de logement des travailleurs détachés.

On l’a bien compris ; le pire pour VDV serait une interdiction des détachements de travailleurs dans la seule branche de la viande.

abattoirEn Allemagne, après Muller Fleisch à Birkenfeld en Bade-Wurtemberg, Vion à Bad Barmstedt (Schleswig-Holstein) (109 infections), c’est maintenant Westfleich qui doit fermer l’abattoir de Coesfeld en Nordrhein-Westfalen, où 129 salariés sont contaminés sur 1200.

Du coup, tous les salariés des abattoirs de Rhénanie du Nord-Westphalie seront testés. Les abattoirs réagissent différemment à la pandémie. Certains ont essayé de prolonger leur activité, mais ils doivent finir par arrêter leurs chaines, d’autres ont immédiatement appuyé sur le bouton Stop.

Mais on commence à dire que des salariés mis à pied ou licenciés cherchent (et trouvent rapidement) un autre travail dans une autre usine, et transmettent ainsi le virus à travers le pays. 

En Espagne, le grand abattoir Literia Meat à Huesca, réduit ses capacités après que 200 salariés aient été touchés par le virus. Il doit essuyer des protestations contre l’absence de protection des salariés.

Aux USA 20 % de fortes capacités d’abattage seraient à l’arrêt. Parmi les grands, Smithfield Foods, filiale du groupe chinois WH, qui avait fermé l’abattoir de Sioux Falls en Dakota, le rouvre près les injonctions de Trump et malgré 850 salariés testés positifs.
Tison Foods relance la production à Longport en Indiana, malgré 900 infections. Le CDC, Centers for Disease Control and Prevention, estime que dans le secteur de la viande environ 5 000 salariés sont infectés par le virus.

En Australie Cedar Meat, avec 400 salariés, vient de fermer après qu’une forte proportion de ses salariés ait été infectée.
Au Brésil il y aurait quelques centaines d’infections chez des salariés d’abattoirs

La question des conditions de travail dans les abattoirs allemandes revient aussi au premier plan.

porc chineSelon les autorités chinoises, il n’y aurait plus eu de nouveaux cas de peste porcine africaine depuis novembre 2019.

Mais…depuis cette date, des vétérinaires ont pourtant déclaré de nouveaux cas.

En fait, il semblerait que des élevages chinois hésitent à déclarer des cas d’infections par peur des pertes financières. D’autres élevages auraient été incités à n’en pas déclarer. 

Il est difficile d’obtenir des informations sûres, la rumeur et les fake news surgissant à tout moment dans cette affaire, où la mauvaise ambiance qui règne en ce moment entre les Etats Unis et la Chine joue son rôle.  

Le Wall Street Journal reproduit des déclarations de vétérinaires qui indiquent avoir diagnostiqué des cas de peste porcine africaine depuis novembre, pendant que le gouvernement de Pékin indiquait zéro nouveau cas. 

Le Dr Johnson, qui vit en Chine depuis 20 ans comme conseiller d’une entreprise d’aliments du bétail, déclare que le problème ne s’améliore pas.

En mars dernier un laboratoire des faubourgs de Pékin aurait trouvé le virus dans les prélèvements de porcs morts de plusieurs élevages. 

Rappelons que la Chine a perdu, pour cause de peste porcine africaine, quelque 120 mio de porcs en 2019. AM

pologne1Cette illustration agressive a été publiée par le ministère de l’Agriculture polonais. But : discréditer 27 entreprises qui ne feraient pas assez preuve de patriotisme économique et continueraient d’importer des produits laitiers en provenance de pays européens voisins.

Les importations de ces matières premières sont inquiétantes pour le ministère de Varsovie «alors que la majorité des Polonais achète, dans la crise du coronavirus, des produits polonais, afin de soutenir l’économie nationale». 

Le gouvernement a compté 12 entreprises de commerce qui ont importé au 1er trimestre de cette année 5 600 t de fromages et 500 t de beurre en provenance de pays européens voisins.

Par ailleurs 15 transformateurs de lait ont importé des pays voisins, de janvier à mars, 14,5 Mio litres de lait brut, 2 Mio de litres de lait complet, et 460 000 l de lait écrémé. AM

(Ndlr) L’Allemagne, voisine directe, est présente dans ces livraisons pour 1700 t de fromages, 40 t de beurre, 3,3 Mio l de lait brut, 740 000 lait entier et 24 000 l de lait écrémé…