Klockner DenormandieJulia Klöckner, la ministre allemande (ici avec Julien Denormandie) ne se fait guère d’illusion : la réforme de la PAC risque d’être beaucoup plus agitée que ne le laisse penser le récent accord au Sommet sur le budget. 

L’accord de Bruxelles des chefs d’Etat et de gouvernement est financièrement un bon accord pour le budget agricole et pour l’agriculture, en dépit des précautions oratoires prises pour ne pas le reconnaitre aussi clairement. Mais il ne règle pas, au contraire même, la question clé pour la future politique agricole commune, à savoir son architecture verte.

Il faut d’abord que cet accord au sommet passe au moulinet du Parlement européen, qui aimerait bien faire valoir sa prééminence démocratique par rapport aux autres institutions européennes. Il a déjà annoncé son insatisfaction devant le sort réservé dans cet accord aux crédits de recherche, de santé, de protection du climat et de l’environnement. Il est peu probable que des attaques sur le budget retenu pour l’agriculture trouvent une majorité au Parlement européen, mais il est certain qu’il y aura un soutien renforcé au conditionnement des financements agricoles.

weltacker 2Die Weltäcker sont des surfaces agricoles de 2.000m2, plantés et exploités pour illustrer la situation de l’agriculture et de l’alimentation mondiale, et concrétiser certains messages environnementalistes et politiques, bien entendu hostiles aux stratégies occidentales, et singulièrement européennes.

Le « Weltäcker » d’Uberlingen, au bord du lac de Constance, est l’un des trois actuellement existants en Allemagne (avec Berlin et Mecklenburg-Vorpommern). D’autres jardins de ce genre dits « partenaires » existent en France, en Suisse en Ecosse, en Chine, et au Kenya.

Leur message commun : les Européens utilisent plus de terres agricoles que ce qui leur reviendrait normalement, et les surfaces supplémentaires qui leur sont nécessaires pour le soja, le café, le cacao et autres se situent dans la moitié sud du globe.

ardanowskyJan Krysztof Ardanowski, le ministre polonais de l’Agriculture, a annoncé la volonté de son gouvernement de réunir quelque 40 entreprises étatisées de la branche alimentaire en une grande holding d’Etat.

Les coopératives de consommation y seront intégrées et permettront ainsi, selon le gouvernement, de soutenir l’agriculture polonaise.

Les coopératives de consommation ont fait savoir qu’elles souhaitaient effectivement s’intégrer dans cette holding alimentaire, selon une lettre du président de l’Union de ces coopératives, adressée au Premier-ministre Mateuz Morawiecki.

L’Union des coopératives de consommation va mettre à la disposition du projet gouvernemental ses capacités de production et de distribution, ainsi que sa logistique. Ce groupe réunit 1260 organisations individuelles des secteurs agriculture, transformation, commerce de gros et de détail, en particulier les 2400 magasins sous marque Spolem.

export43 mio € : c’est le bien maigre excédent du commerce extérieur agro-agri français pour le mois de mai 2020. A comparer avec les 410 mio € de mai 2019. Les exportations sont passées de 5,4 à 4,4 Mrds €. Les importations aussi ont baissé, mais dans une moindre mesure : 4,36 Mrds contre 4,98 l’an dernier.

Cette baisse spectaculaire de l’excédent prolonge une tendance perceptible depuis plusieurs mois, largement imputable à la crise du coronavirus, mais pas seulement à lui. En effet le poste principal de nos exportations, celui des vins et spiritueux, est surtout victime de la taxation des vins à l’entrée aux Etats-Unis et de l’effet Brexit, tandis que l’autre champion des échanges, les céréales, a bénéficié au cours de cette dernière campagne d’une conjoncture exceptionnelle : récolte abondante et de qualité, gros besoins des pays importateurs.