La branche alimentaire fait pression sur le Premier ministre Thérèsa May, pour obtenir un « Brexit réussi »
Elle s’appuie sur un rapport commandé par le Parlement britannique. Tout le pays est actuellement très nerveux, car en même temps, l’organisation « Best of Britain » présente son programme pour un second référendum, 9 mois avant la sortie programmée de la Grande-Bretagne de l’UE.
Plus de 100 entreprises alimentaires ont adressé à la chef du gouvernement un manifeste pour un « Brexit réussi ».
Un « Brexit réussi » serait celui qui maintiendrait et protègerait leur commerce actuel avec leur partenaire principal qu’est l’Union Européenne. Le rapport de la Chambre de Communes sur les conséquences du Brexit pour le secteur alimentaire montre quels points principaux sont en cause : les droits de douanes, les barrières douanières non tarifaires, l’emploi de ressortissant UE, les adaptations règlementaires en perspective.
Selon ce rapport de 36 pages, la priorité « Number one » doit être pour le gouvernement la négociation d’un accord de libre-échange avec l’UE. Sans cet accord le commerce avec l’UE sera automatiquement soumis aux règles de l’OMC – et donc à ses droits de douane. Les règles OMC auraient des conséquences graves sur le secteur alimentaire qui serait le secteur le plus touché en cas de scénario « No Deal ».
De surcroit, on verrait s’instaurer une bureaucratie supplémentaire et des retards aux frontières. Exemple parlant : une attente de 15 minutes par camion aux frontières couterait au n°1 mondial des alcools et spiritueux Diageo (CA 10 Mds£) environ 1,3 Mio de £ par an, et à ses clients probablement encore plus. Beaucoup d’autres entreprises interrogées craignent que les services douaniers ne soient complètement dépassés par les nouvelles charges.
L’économie alimentaire britannique doit déjà actuellement faire face à un manque de main d’œuvre qualifiée, et c’est un problème qui s’aggravera avec la fin des facilités actuelles et l’obligation de visas. Un tiers des employés des industries alimentaires vient de l’UE, en particulier des Pays de l’Est.
La perspective du Brexit fait que près de la moitié de ces salarié interrogés, se déclarent prêts à quitter la Grande-Bretagne car le futur système de visas n’est pas sûr pour eux. Un tiers de ceux qui ont monté leur propre affaire craignent pour la survie de celle-ci, quand ils ne pourront plus avoir accès sans contraintes à la main d’œuvre venue de l’UE
La branche alimentaire craint également les problèmes de règlementations quand les dispositions britanniques et européennes s’écarteront de plus en plus. Actuellement la production alimentaire est régie pour l’essentiel par le droit européen. Mais quand le Royaume Uni deviendra pays tiers à partir de fin mars 2019, le droit européen ne s’appliquera plus. Des coûts supplémentaires menacent et risquent de rendre le pays moins compétitif, selon la multinationale Unilever que cite également l’étude.
Outre-Manche on voudrait aussi maintenir les appellations géographiques protégées, surtout pour des produits phares comme les cheddars, afin de maintenir une commercialisation compétitive.