Elles seront commercialisées cette année aux USA. Si l’UE les considère comme des OGM, tensions à prévoir.
La première de ces plantes est un soja avec un profil d’acides gras modifié. Les autorités US ont décidé que ces plantes ne tombent pas sous les règles OGM, ce qui rend leur accès au marché nettement plus facile, plus rapide et moins onéreux. D’autre plantes vont suivre. L’Europe doit réagir à cette évolution.
Aux USA les entreprises et les institutions de recherches peuvent s’adresser à l’USDA, pour demander si une plante faisant l’objet de leur recherche tombe ou non, sous les règles OGM. Ils doivent présenter le procédé utilisé et les modifications dans la chaine ADN pour pouvoir constater qu’il n’y a pas eu introduction d’un gène étranger. Jusqu’en janvier 2018, 59 de ces demandes ont été déposées pour des plantes aux propriétés améliorées. Pour l’immense majorité de ces demandes les services compétents ont estimé qu’il ne s’agit pas d’OGM. Dès lors, les essais extérieurs ne sont pas soumis à autorisation et il n’y a pas de nécessité pour une nouvelle reconnaissance comme production alimentaire.
Aux USA le « pipeline » est garni : sojas, blés, pommes de terre, colza luzerne etc., avec des propriétés plus attractives pour les consommateurs te les agriculteurs. Les américains sont les plus avancés en soja, suivent : un blé résistant au mildiou, des pommes de terre à meilleure conservation, des colzas aux acides gras améliorés, de la luzerne plus digestible pour les animaux, des blés et colzas résistants aux herbicides.
Les derniers avis favorables ont été accordés à Pioneer pour un mais à composition d’amidon modifiée, pour un lin oléagineux plus productif de Yield Bioscience, et pour des gazons à croissance lente de Miracle-Gro, nécessitant moins de coupes. Les recherches ne prennent en moyenne que deux ans et l’autorisation de l’USDA que deux mois.
Dans peu de temps ces produits seront dans les champs, puis dans la transformation, où ils seront utilisés comme les produits conventionnels, puis sur les marchés. Il est évident qu’il y aura des mélanges, surtout dans les produits de masse, et tous les autres pays doivent s’y préparer. On ne peut pas reconnaitre ces plantes par rapport aux conventionnelles et en particulier dans les bulks.
Les problèmes commerciaux seraient quasi insurmontables si l’UE décidait une régulation particulière de ces plantes. Qui voudrait identifier ces plantes sur les marchés et comment ? La seule solution serait d’interdire totalement des échanges avec les USA dans des secteur entiers. L’avocat général auprès de la Cour Européenne de Justice a ouvert la voie, en estimant que ces plantes ne sont pas à soumettre aux règle OGM dès lors qu’elles ne présentent pas de gène étranger. On attend la décision de la Cour pour le milieu de l’année.