Henryk Kowalczyk (65 ans) vient d’être nommé ministre polonais de l’agriculture. Il remplace Grzegorz Puda, qui n’était en poste que depuis un an, en octobre 2020. Le nouveau venu est de surcroit nanti du titre de vice-premier ministre, ce qui accroit son poids politique dans l’ensemble gouvernemental.
Il en aura sans doute besoin, car les agriculteurs polonais sont très remuants en ce moment, et leur organisation Agrounia manifeste régulièrement contre la politique agricole gouvernementale – même si, très majoritairement, les électeurs ruraux votent pour le parti au pouvoir PiS Droit et Justice, de tendance ultra-conservatrice.
Le nouveau ministre n’est pas un inconnu. Kowalczyk était entre 2006 et 2007 secrétaire d’Etat à l’Agriculture, et il était ministre de l’Environnement en 2018 et 2019. D’après ses premières déclarations, il retient comme priorité pour son action immédiate de résoudre les problèmes causés par la peste porcine africaine.
En second lieu, il doit élaborer le plan stratégique national pour l’application de la PAC entre 2021 et 2027. Il veut également rechercher avec Bruxelles les moyens de contrer l’augmentation vertigineuse du prix des engrais azotés.
La structure de l’agriculture polonaise reste différente de celle des autres pays européens. Elle reste une agriculture de petites structures. Les chiffres d’ARiMR, l’agence polonaise de modernisation et de restructuration agricole, indiquent une moyenne statistique de surface par exploitation de 11,2 ha, en augmentation très légère en un an.
La surface moyenne statistique de toute l’Allemagne voisine est de 63 ha soit 5 fois plus. C’est encore plus flagrant quand on compare les régions ouest de la Pologne à l’Est allemand : 22,75 ha du côté de la Pologne et 242 ha en Brandenburg allemand voisin, 11 fois plus.
Les différences sont importantes entre régions polonaises selon les chiffres ARiMR : 32,6 ha de moyenne en Pomeranie Ouest, et 4 ,3 ha seulement dans la région avec la plus petite moyenne de surface.