Les grands élevages laitiers implantés dans l’Est allemand veulent participer aux discussions sur l’avenir qui leur est réservé dans le cadre de la politique agricole allemande et surtout européenne. Avec en toile de fond la perspective de la reconversion des élevages en Allemagne.
Ces grands élevages ont besoin de pouvoir planifier à long terme. Ils s’expriment depuis 1991 par la voix de l’organisation IVM (Interessenverband Milcherzeuger e.V) groupement d’intérêt des grands producteurs laitiers.
IVM souligne actuellement que contrairement à une opinion générale qui voit l’évolution permanente des Nouveaux Länder uniquement vers les grandes cultures, la production laitière dans les grands élevages a des perspectives positives.
Depuis la réunification, 75% des élevages repris ou nouvellement installés ont cessé cette production. Les grands élevages qui restent démontrent que la taille n’est pas déterminante, ni pour le bien-être animal, ni pour la protection du climat. Ces élevages ont surtout besoin de la reconnaissance des pouvoirs politiques et de la société pour avoir obtenu la confirmation de leur compétitivité.
Ce sont maintenant des élevages de 500 à 1000 vaches d’une part et + de 1000 vaches qui produisent 60 % du lait de l’ensemble des Länder Est, et ils vont continuer à augmenter leur part. Ils constituent les élevages de pointe de l’Allemagne mais également de l’Union européenne.
Actuellement ces élevages souffrent d’un manque de main d’œuvre pour l’application des technologies de pointe modernes qui doivent être utilisées, souligne le Dr. Klaus Siegmund, directeur d’IVM. Aussi doit-on avoir recours à la main d‘œuvre étrangère, ce qui pose d’autres problèmes bien connus.
L’IVM considère que le projet politique annoncé lors de la réunification qui consistait à transformer la structure laitière des élevages collectifs de l’Est pour la ramener au modèle Ouest, a échoué. Des 3100 réinstallations et nouvelles créations enregistrées depuis 1995, plus des ¾ des élevages jusqu’à 200 vaches ont cessé la production. Celles de 500 à1000 vaches sont restées à peu près stables en nombre.
Les énormes besoins d’investissements ont surtout été à l’origine de ces cessations ainsi que l’absence de qualification dans un certain nombre de cas. Mais ces derniers temps, les cessations ont mordu sur la classe des 800 à1000 vaches. Des 1900 entreprises laitières actuelles, on se rapprochera de 1000 en 2030.
Le Dr. Klaus Siegmund signale une particularité de la restructuration laitière dans les Länder Est. Contrairement à l’Ouest, il n’y a pas de reprise de la production de ceux qui cessent par des exploitations en croissance. En fait, entre 2015 et 2020, environ 550 000 t de production laitière ont migré vers les Länder laitiers du Nord de l’Allemagne. AM