vilsackLe Food and Farming Summit réuni le 22 septembre à Paris par l’agence Politico avait attiré du beau monde. Entre autres le Commissaire européen à l’agriculture Janusz Woyciechowski, et Christine Lambert, la présidente du COPA.

Mais on a surtout remarqué une offensive en règle de Tom Vilsak (photo), le secrétaire d’Etat US à l’Agriculture, contre la stratégie de l’UE du « Farm to Fork ».

Les USA sont déterminés à lancer une campagne d’informations en faveur d’une agriculture productive, ouverte aux techniques nouvelles.

Vilsak veut faire naitre et croitre cette coalition pour une agriculture productive, assurant l’approvisionnement alimentaire du monde, et ménageant en même temps l’environnement. Ce n’est possible que si les techniques modernes sont engagées.

Malheureusement, dit-il, « l’UE prend le chemin inverse avec sa stratégie Farm ro Fork. Elle ne sera pas à la hauteur de ses responsabilités dans la lutte contre la faim dans le monde. La diminution annoncée des produits de traitements et des engrais, fait chuter la productivité et augmente les prix. Cette stratégie n’est pas une solution pour la sécurité alimentaire ».

Cette coalition pour une agriculture productive est déjà soutenue en Amérique du Sud, et Vilsak annonce qu’il va la promouvoir dans toutes les grandes rencontres internationales. Il y a pourtant, selon lui, des compatibilités avec l’UE. L’opposition en Europe aux techniques du ciseau de gènes n’est de loin pas aussi prononcée qu’elle l’était contre les OGM. C’est déterminant pour les nouvelles variétés résistantes, bien meilleures qu’une interdiction des produits de traitements.

Les nouvelles variétés apportent aussi plus de masses racinaires et permettent le Carbon Farming. Pour éviter des émissions de méthane en élevage bovin, les USA utilisent les compléments alimentaires, et l’utilisation du biogaz. La diminution des cheptels et la propagande pour une alimentation non carnée ne sont de toute façon pas les bons chemins. Le ministre US constate aussi, que de nombreux agriculteurs de l’UE rejettent Farm to Fork.

Christine Lambert, présidente du COPA, a rejeté les modifications brutales annoncées dans la stratégie Farm to Fork. La sécurité alimentaire en serait mise en cause. Un approvisionnement alimentaire suffisant, avec des aliments accessibles en prix, ne peut pas être atteint avec une réduction drastique des intrants agricoles, une jachère à 10 %, et 25 % d’agriculture bio. La voie américaine est la bonne, il faut produire plus avec moins d’impact sur l’environnement et le climat.

Le Commissaire à l‘agriculture Janusz Woyciechowski s‘est défendu contre ces attaque en disant que Farm to Fork n’est pas une stratégie de diminution de la production agricole en UE, au contraire. La productivité sera améliorée avec le développement de la l‘agriculture de précision. Le bio est la survie des petites exploitations, et contribue ainsi au maintien de la production qui assurera l’approvisionnement des prochaines générations. S’il devait y avoir des goulots d’étranglement, les objectifs pourraient être rapidement adaptés.

Une étude plus complète des conséquences de la stratégie Farm to Fork, est annoncée pour l’année prochaine, car on ne peut vraiment les apprécier que quand les Etats membres de l’UE auront arrêté leurs stratégies d’application de la PAC. AM

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François Landrieu

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