tönnies 2Et pourtant, on a du mal à penser que les récentes rumeurs n’ont aucun fondement. Et les démentis répétés de Clemens Tönnies ne dissipent pas le trouble, quand ils n’y ajoutent pas.

On rappelle que Tönnies est un groupe allemand d’abattage et de négoce des viandes qui compte 16 500 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 7,3 Mrds €.

Il représente environ 30% du marché allemand, un peu plus. En cas de vente, les acquéreurs potentiels ne pourraient se situer que dans la catégorie des Tyson Foods USA, JBS Brésil, ou WH Group Chine, les grands leaders mondiaux. Aucun d’entre eux ne déclare quoi que ce soit sur le sujet

C’est l’agence Bloomberg qui a indiqué la première que les Tönnies étaient en train de sonder les possibilités de vente de l’entreprise quinquagénaire autour d’un prix de de 4 à 5 Mrds €.

Elle prétend détenir l’information de personnes du groupe impliquées dans les discussions. Le magazine allemand «Wirtschaftswoche» et le « Handelsblatt » reprennent les mêmes informations.

Clemens Tönnies a répondu par écrit en interne au personnel et à l’organisation des producteurs de porcs ISN, que l’entreprise continuait et que la prochaine génération, avec son fils Maximilien, est déjà engagée dans le gestion du groupe qui investit fortement en Allemagne, au Danemark en Grande Bretagne en Chine et en Espagne. Il n’est pas question de se laisser guider par des rumeurs…

Remarque des spécialistes : on a connu de la part de Clemens Tönnies, qui n’a pas sa langue dans sa poche, des démentis plus assurés et plus cinglants.

Ce qui est plus étonnant, c’est que cette prise de position n’est pas signée par le neveu Robert Tönnies qui détient 50 % des parts du groupe. Clemens Tönnies en détient 45 % et son fils Maximilian 5 %. Or il est de notoriété publique que Robert veut vendre depuis longtemps, et ne soutient pas les programmes d’investissements auxquels Clemens se réfère. Robert Tönnies ne parle plus.

Il faut rappeler que Clemens est le patron, maix qu’il avance en âge, que les querelles juridiques avec Robert sont permanentes, que ce groupe a été durement touché et mis en cause dans sa gestion, et par la Covid 19 dans le personnel. Plus récemment, la peste porcine africaine a eu des conséquences sur ses exportations vers la Chine dont il dépend fortement. Clemens et son fils Maximilien développent des entreprises, y compris dans les substituts à la viande.

Pour le moment, on considère que tout cela reste une rumeur comme bien d’autres, mais on est bien obligé d’admettre qu’il y aurait suffisamment de motifs pour une telle décision de la part de Clemens Tönnies. Il a subi des occupations d’usines et même des attaques sur son domicile.La vente du groupe Tönnies à une multinationale, si elle devait avoir lieu, serait maintenant considérée comme une catastrophe que le pouvoir politique doit empêcher.

Dieu sait pourtant que Clemens Tönnies a été traité de tous les noms par les ONG, les militants écolos, les politiques, pour être l’archétype des « exploiteurs d’éleveurs et de salariés détachés », de « harter Hund ». Mais on s’aperçoit aujourd’hui que c’est un partenaire fiable pour toute la filière et pour le pays. AM

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François Landrieu

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