Malgré toutes les mesures sanitaires et de prévention, la Peste Porcine Africaine (PPA) semble constamment repartir en Chine.
Le gouvernement de Pékin affiche un optimisme officiel, mais des sources indépendantes parlent de pertes élevées dues à de nouvelles apparitions de la peste porcine africaine et à d’autres maladies.
Selon le gouvernement, le cheptel porcin chinois aurait augmenté en janvier de +2,1 %. Des augmentations ont eu lieu pendant seize mois consécutifs. Le cheptel porcin serait à 35 % au-dessus du niveau de l’année précédente (pour les truies +1,1% en janvier et également à +35 % par rapport à 2020).
Le ministère de l’agriculture retient un cheptel de 41,61 Mio pour les truies, et de 406,5 Mio pour les animaux d’élevage. Officiellement, les abattages augmenteraient donc de +40% au premier trimestre 2021, et atteindront au 2ème semestre le niveau de 2017, soit celui d’avant l’apparition de la PPA, ce qui conduira à une baisse des prix de la viande porcine.
Mais des sources indépendantes indiquent que le cheptel porcin aurait en réalité baissé en janvier, à la suite d’abattages pour cause de PPA et d’une diminution notable des poids à l’abattage. Elles estiment qu’il y a beaucoup plus de mortalité de porcelets que ne l’admet le gouvernement. Les variants du virus PPA sont particulièrement dangereux pour les truies et les porcelets. En outre, les prix élevés actuels (du double de ceux en pleine crise de PPA, et pour l’alimentation animale d’un multiple encore beaucoup plus élevé), sont des indicateurs de la rareté.
Certaines agences indiquent que 15 % du cheptel porcin n’a pas passé l’hiver rigoureux à cause de maladies diverses, PPA comprise. D’autres observateurs encore parlent de l’interdiction des antibiotiques dans l’alimentation porcine datant de 2020, et qui aurait conduit à des pertes hivernales importantes par maladies. Les grands élevages intégrés, fortement soutenus par la politique chinoise, n’atteignent pas encore la moitié de la production porcine totale du pays.
Des sources privées indiquent que 20 % des porcs en Chine du Nord seraient atteints d’un virus variant de la PPA entrainant moins de mortalité, donc plus difficile à détecter, mais entrainant des pertes importantes de productivité. Harbin Veterinary Research Institute a récemment confirmé la présence de virus variants de la PPA en Chine. Il y aurait effectivement une corrélation entre l’utilisation de vaccins non reconnus, et ces variants. Les autorités chinoises attribuent une récompense de 3.867 € pour toute dénonciation d’utilisation de vaccin non reconnu – or il n’y a aucun vaccin reconnu actuellement.
Le bureau américain de l’USDA en Chine admet qu’il y a un redressement du cheptel porcin chinois, mais il serait moins important que ne le prétendent les chiffres officiels. Ce bureau pense qu’entre 20 et 30 % des porcelets sont effectivement perdus. Le cheptel porcin chinois restera sous le niveau d’avant la PPA, à cause de la faible productivité du naissage et des prix élevés de l’alimentation animale, ainsi que des maladies, PPA et autres. AM