aromate vigneLes chercheurs de l’Université de Trèves en Allemagne viennent de publier une étude montrant que la culture d’herbes aromatiques en sous-culture prépare mieux les vignes au changement du climat, et peut augmenter la qualité du vin.

Les paysages viticoles en pente des bords de la Moselle sont victimes d’érosions en cas de précipitations importantes, et il faut empêcher une extension des érosions par la modification du climat.

C’est l’objectif premier du projet européen Diverfarming de l’Université de Trêves, auquel participent des institutions de recherches et des responsables de vignobles de 7 autre pays européens.

Question posée : en diversifiant les plantations peut-on résoudre certains autres problèmes ?

Pendant trois ans, les scientifiques de Trèves ont cultivé du thym et de l’origan sous les plants de vignes chez des viticulteurs, pour éviter les érosions, diminuer les émissions de gaz à effet de serre et maintenir la fertilité des terres. Ils viennent de faire connaitre des premiers résultats de ces sous-cultures.

La crainte était que ces cultures n’aient des conséquences négatives sur la production vin. Les chercheurs ont bien constaté une certaine concurrence entre les plants de vignes et les sous-cultures, sur l’eau et les éléments fertilisants ; mais les résultats montrent aussi que cette concurrence a des effets positifs sur la qualité du vin. Les scientifiques expliquent cet effet qualitatif par une réduction sélective des éléments fertilisants notamment de la potasse, et par une modification du taux d’acidité des moûts.

La productivité des vignes a été faiblement réduite par les cultures aromatiques, mais cette diminution légère est largement compensée par une amélioration de la qualité des mouts. Les degrés élevés et la bonne acidité des mouts sont les bases de qualité des vins, rappellent les chercheurs. Il reste à savoir si ces sous-cultures ont également une influence sur le gout des vins ? Le murissement en cours des vins doit répondre à la question.

Pendant les années d’essais, les vignobles en expérimentation ont subi des conditions climatiques extrêmes, de sécheresses en fortes précipitations, sans influences sur la qualité des vins ou sur le rendement des vignes, de sorte que les chercheurs espèrent que cette technique pourra être confirmée, tout en produisant une plus-value pour le secteur des plantes aromatiques. Cette technique fixe l’azote dans les plantes, protège les insectes et la biodiversité, et surtout préserve des paysages culturels prestigieux et emblématiques. AM

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François Landrieu

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