Dans une interview diffusée par l’agence de presse polonaise PAP, le Commissaire à l’Agriculture de l’UE, un élu du parti (conservateur ++) PIS, demande des investissements plus élevés dans la sécurité alimentaire.
« Aujourd’hui, dit-il, nous dépensons 387 Mrds € sur 7 ans, ce qui représente environ 0,4 % du Produit Intérieur Brut de l’UE. Nous devrions réfléchir à l’augmentation de ce budget, jusqu’à son doublement par rapport au budget actuel ».
L’argumentaire déployé par le Commissaire est connu, et comporte quelques réflexions de bon sens.
La guerre en Ukraine montre que la sécurité alimentaire est devenue importante aux cotés de la sécurité énergétique et de la défense.
Il y a maintenant une prise de conscience croissante de cette importance. Pour que l’UE soit en sécurité à long terme, il faut qu’elle investisse plus en agriculture, selon le Commissaire. A court et à moyen terme la sécurité alimentaire européenne est assurée, mais elle n’est pas assurée automatiquement pour toujours. C’est la raison pour laquelle il veut provoquer un débat au sujet de l’augmentation du budget de la PAC, pour le prochain mandat de la Commission.
Le Commissaire polonais souligne aussi que les agriculteurs ne doivent pas être mis sous pression par le Green Deal. Il est conscient que la réduction forfaitaire de l’utilisation de produits de traitements prévue par la Commission est contestée.
Sur cette question il fait allusion à un document de travail interne à la Commission qui met en cause sa propre proposition d’une interdiction totale des produits de traitements dans les zones dites sensibles.
Tout cela dit en polonais fait couler le miel dans les oreilles des responsables agricoles de là-bas, et sans doute de quelques autres à l’Est de l’UE, où les subsides européens ont déjà été abondamment déversés. Mais il va falloir maintenant répéter tout cela dans le sabir utilisé dans les couloirs des institutions européennes, où les mots changent de sens. Doubler le budget agricole, ça va se dire comment en globish bruxellois ?
