Mykola Solskyj, ministre ukrainien de l’Agriculture, estime à quelque 500.000 tonnes le butin céréalier actuel de la Russie après le pillage systématique des silos présents dans les zones occupées par l’armée russe.
De son côté, le ministère des Affaires étrangères ukrainien prévient le monde que les exportations russes de céréales pourraient comprendre des blés volés en Ukraine, et que l’on est devant des opérations de grande envergure.
Les dirigeants ukrainiens n’hésitent pas à comparer cette main basse russe sur les céréales aux tristement fameuses réquisitions ordonnées par Staline en 1932-33, qui provoquèrent sciemment la «grande famine», l’atroce « Holodomor », 6 millions de morts, joli palmarès.
Les céréales venant des zones occupées passent par le port de Sébastopol en Crimée. Un cargo a essayé de vendre 30 000 t de blé à l’Egypte, puis au Liban.
Les deux pays ont refusé d’acheter ces céréales dès que l’Ukraine a fait savoir qu’il s’agissait de marchandises volées. Le bateau a été vu cette semaine au port de Latakia en Syrie. On ne connait pas encore la réaction du gouvernement syrien. Deux autres cargos cherchent clients dans les régions méditerranéennes.
Dmitry Kuleba le ministre des Affaires étrangères ukrainien, prévient que toute participation à une telle opération est une complicité de crime. On peut considérer actuellement que tout cargo provenant de Sébastopol est chargé de céréales volées dans les zones ukrainiennes occupées. AM