Les agriculteurs du Land schafft Verbindung secouent rudement l’organisation agricole et la distribution alimentaire. Ils se lancent dans la revendication d’un changement complet, et périlleux, de système.
Les blocages de dépôts centraux de discounter ou de chaines de supermarchés se multiplient depuis quelques semaines.
Les discounters, accusés de constituer des fauteurs de bas prix, sont particulièrement dans le collimateur. Ces blocages se déroulent dans le calme jusqu’à présent, en affirmant une recherche de dialogue. L’opinion publique soutient les agriculteurs, en comprenant qu’il s’agit d’obtenir de meilleur prix pour le lait et la viande, dans la situation difficile actuelle.
Mais c’est aussi très clairement, la poursuite d’autres objectifs, plus ou moins officiellement annoncés.
En effet, les participants à ces blocages de dépôts sont des coalisés sous l’égide de LsV, qui réunit dans ces actions le BDM laitier, AbL,le groupement pour l’agriculture paysanne et les Freie Bauern - on citent aussi les deux Milk Boards, allemand et européen, de la même mouvance BDM).
Premier constat : cela se passe sans le DBV et sans le ministère de l’agriculture, considérés comme coresponsables de la misère actuelle dans l’agriculture, et en interpellant directement la distribution. LsV veut en fait de nouvelles structures de marché. Ces agriculteurs revendiquent de s’adresser et de négocier directement avec la distribution. Les abattoirs, les transformateurs de viandes, les laiteries et autres seront alors considérés comme de simples prestataires de service pour les agriculteurs.
Les discussions doivent commencer avant la fin de cette année avec la distribution, et dans une étape suivante avec l’industrie alimentaire. Dans une lettre adressée au BVLH, l’organisation de la distribution alimentaire allemande, LsV demande le changement des structures du marché, c’est dire un renversement complet de la voie habituelle agriculteur-abattoir ou laiterie-distribution.
Les organismes intermédiaires doivent devenir des prestataires de service pour les agriculteurs qui, à travers leurs groupements, négocieraient directement avec la distribution les prix, conditions, origine, traçabilité, etc. L’objectif final est d’obtenir au moins 30 % de recettes en plus pour l’agriculture. AM
Ndlr : Les paris sur le succès de cette vision du marché restent largement ouverts. Pour le moment le seul résultat apparent est une attitude inquiète de la grande distribution, qui ne craint rien tant que de se retrouver en confrontation directe avec les troupes paysannes
Lidl a réagi en offrant 50 Mio € pour faire face aux conséquences de la pandémie et de la PPA en agriculture. Les agriculteurs n’en veulent pas, ils veulent des prix, et éviter que ce discounter n’apparaisse comme un grand bienfaiteur avec ses 50 Mio.
Le 6 décembre, jour de la St Nicolas, très fêté outre-Rhin, LsV a organisé des cortèges de tracteurs illuminés pénétrant dans les centres de grandes villes.