La réunion informelle des ministres de l’agriculture de l’UE présidée par Julia Klockner ne s’est pas passée de façon idyllique dimanche 31 aout et lundi 1er septembre. Certes il y a eu la ballade dans les vignobles et le charme des petits villages rhénans, mais ensuite les choses se sont gâtées.
Oubliées alors les options politiques en discussion, oubliés les beaux paysages, oublié le Rhin calme et majestueux… Les manifestations protestataires, le plus souvent contradictoires, qui ont accompagné cette rencontre occupent les discussions publiques en Allemagne.
Il a été parfois difficile durant ces journées de savoir qui protestait, et pour quelle raison. Dans les vignes, sur le fleuve ou dans les airs les ministres étaient poursuivis avec klaxons, pancartes, sirènes, soit pour affirmer des revendications agricoles, soit pour exiger un changement radical.
Divers acteurs avaient appelé à manifester : le LsV, le BDM, Die Freie Bauern, l'association Greenpeace, le mouvement « Wir habens satt ! » contre l’industrialisation de l’agriculture, et bien d’autres groupements anti-agriculture moderne. Mais il y a eu aussi des tracteurs sous des fanions avec le symbole « Pflug und Schwert » (« Charrue et Epée »), de la Landvolkbewegung de 1929, dite favorable au nazisme.
Ce qui choque particulièrement, ce sont les attitudes antieuropéennes manifestées avec rage et quasi haine par les groupuscules les plus radicaux, devant des ministres européens tout de même un peu éberlués.
Le président du DBV et du COPA, Joachim Rukwied réagit fermement contre cette radicalisation et l’augmentation de la brutalité des confrontations dans l’agriculture allemande. Passe encore que le DBV soit accusé de mener une ligne trop consensuelle. Mais pour lui, cela suffit avec la radicalisation de petits groupes, avec le fractionnisme. « Certaines revendications nous sont peut-être communes. Mais nous, nous sommes des démocrates et des européens, et nous tablons sur les discussions avec les politiques pour trouver des solutions. L’Europe est garante de paix sur le continent. Nous devons soutenir les ministres de l’agriculture, et en particulier Julia Klöckner. Ils sont nos avocats ».
Le DBV n’a pas appelé à manifester à Coblence, il condamne toute radicalisation au nom des 90 % des agriculteurs allemands adhérents au DBV. Pour finir il en appelle aux ministres et au parlement européen de décider rapidement la réforme de la PAC. AM