Les limites fixées à l’OMC ont été pulvérisées, vient d’admettre Joseph Glauber, ex-économiste en chef de l’USDA, devant la commission du Sénat américain qui discute actuellement des relations des USA avec l’OMC, la réforme de celle-ci et de son système d’arbitrage.
Selon Glauber, l’administration Trump a attribué 28 Mrds $ à l’agriculture US en 2019.
En y additionnant les paiements des programmes de soutien des prix et revenus, et celui des assurances récoltes, on est entre 32 et 33 Mrds € de subventions, ce qui est considéré à l‘OMC comme constituant une distorsion de concurrence.
Cela représente 75% de plus que les 19,1 Mrds $ autorisés pour 2019.
Le haut fonctionnaire US souligne aussi devant le Senat les avantages que les USA ont tiré de l’accord commercial multilatéral.
Depuis 1995, date de l’accord OMC qui lie les USA, les exportations agricoles US ont doublé. Mais la guerre commerciale déclenchée par Trump, et les mesures de rétorsion qui ont suivi ont eu pour effet de « ruiner » les exportations.
En 2017 encore, 25% du soja était envoyé en Chine, et les exportations se montaient à 19,5 Mrds $. L’année dernière, il n’en restait que 9,1 Mrds $, même pas la moitié. Le principal bénéficiaire était le Brésil qui a pu étendre ses exportations.
La Chine ne remplira pas l’accord bilatéral nouveau de 36,5 Mrds $ pour 2020. En mai 2020, on a atteint 7,5 Mrds $. Il faudrait donc multiplie par 2,5 les résultats des mois restants, ce qui est désormais hors d’atteinte.
Joseph Glauber a jugé comme contraire aux intérêts du pays le fait que Trump ne cesse de menacer de quitter l’OMC, et qu’il bloque le système d’arbitrage en ne nommant pas de nouveau membres. « Une sortie de l’OMC ne ferait qu’avantager la Chine », a-t-il conclu. AM