grunenLes deux chefs du parti écologiste Die Grünen, Robert Habeck et Annelena Baerbock, ont lancé cette mutation il y a deux ans déjà, quand le programme du parti était en discussion. Maintenant elle est publiquement relancée par une contribution de 22 politiques, membres des Grünen/Bündniss 90, parmi lesquels des politiques connus aux niveaux national, européen et régional. Le document demande au parti la révision de ses positions par rapport aux nouvelles techniques génétiques.

La ministre de l’agriculture Julia Klöckner (CDU) y voit le signal d’un changement dans la pensée des Verts. "Ein Umdenken", dit-elle.


Pour faire face aux défis agricoles, il faut créer un meilleur cadre général pour la recherche d’organismes génétiquement modifiés. Les stratégies actuelles pour une agriculture durable ne suffisent plus pour sauver la planète, avertissent les signataires du document. Cette année encore, il nous faut une décision de fond, de réévaluation des techniques génétiques.

L’agriculture bio, la variété des espèces, les méthodes de culture adaptée, les rotations des cultures ainsi que le maintien de la variété des espèces, contribuent de manière importante à la durabilité de l’agriculture disent les auteurs. Mais même en utilisant pleinement leur potentiel, on ne pourra pas avoir la cadence nécessaire, pour maitriser le changement du climat, réduire la perte de surfaces agricole, ou résoudre la question de la sécurité alimentaire globale.

Cela nécessite de revoir le cadre juridique de traitement des OGM, pour l’adapter aux connaissances scientifiques, disent les thèses des signataires. Ce qui est déterminant en génie génétique, ce n’est pas le procédé, mais les résultats et les conséquences pour les humains et l’environnement.

Cette contribution aux discussions de redéfinition des positions des Verts relève aussi que les techniques génétiques peuvent être soit favorables, soit dommageables à la durabilité. Si de nouvelles résistances conduisent des grands groupes industriels à provoquer une utilisation plus massive de produits de traitements, cela n’est pas conforme aux buts recherchés par le parti.

À l’inverse une moindre utilisation d’engrais et de pesticides, avec des rendements augmentés, justifient l’utilisation de nouvelles techniques génétiques. 130 recherches européennes de 1985 à 2010 ont montré que les biotechnologies ne recèlent pas plus de risques que les méthodes conventionnelles, et dans les dernières années il y a encore eu de nombreux succès en techniques génétiques.

La situation juridique actuelle concernant les brevets entraine des positions de monopoles de quelques grands groupes. Les procédures de reconnaissance sont compliquées et couteuses, auxquelles seuls les grands groupes peuvent actuellement faire face, selon les signataires. Il faut établir des règles de soutien de la recherche publique et des entreprises moyennes. Il faut que des essais extérieurs soient autorisés pour permettre la recherche.

L’exemple d’une utilisation conforme aux objectifs est le génie génétique « rouge », en médecine humaine. Environ 280 médicaments obtenus par génie génétique sont présents sur le marché allemand.

Ce manifeste politique considère la méthode CRISPR- Cas comme la grande chance pour une agriculture durable. Pour la plupart des scientifiques, il n’y a pas de différences déterminantes de risques qu’un organisme soit obtenu par irradiation, par chimie ou par CRISP-cas technique empruntée à la Nature.

L’évaluation européenne des risques doit être maintenue, mais il faudra une application unifiée du principe de précaution. Il faut que le parti établisse des critères vérifiables. Les faits concrets et des arguments vérifiables du point de vue scientifique doivent être les bases d’évaluation d’une technologie. Les règles qui incluent CRISPR-Cas dans les OGM ne sont pas suffisamment fondées. AM