Le Commissaire européen à l'Agriculture, le Polonais Janusz Wojciechowski, relève que pour la première fois il y aura plus d’argent pour le budget agricole.
La plupart des députés européens de la commission de l’agriculture du Parlement européen viennent de se féliciter des propositions de financement pluriannuel 2021/ 2027 du budget européen proposé par la Commission européenne.
Et, c’est exact, les pressions diverses pour une diminution du budget agricole ont disparu.
On a tout de même un peu de mal à suivre les différents calculs effectués concernant les sommes mises sur les tapis, entre aides de crise, perspectives budgétaires pluriannuelles et financement de la PAC.
D’ailleurs, à y regarder de plus près, les avantages pour l’agriculture sont des plus modérés. Manifestement, ce n’est le secteur prioritaire…
Des 750 Mrds € du programme de relance, 15 Mrds sont prévus pour les programmes de développement rural ; soit 16,5 Mrds € en prix courants, destinés aux Etats membres selon la clé habituelle de répartition.
Les calculs pour les perspectives 2021/2027 se basent sur les prix 2018. Les aides de crise, prévus à partir de 2021, sont affectés d’un coefficient d’inflation de 2 %, pour remise au niveau de 2018.
On paiera à partir de 2021 des montants plus élevés en prix courants, mais la Commission calcule les changements sur la base du niveau le plus bas de 2018. Cela fait que le budget agricole est nominalement plus élevé, mais une partie est déjà corrigée à la baisse par l’inflation.
La Commission voudrait un effort pour la digitalisation et le Green Deal, pour aider les agriculteurs à réaliser les objectifs de Farm to Fork, et pour la stratégie de maintien de la diversité des espèces. Cet argent n’est donc pas destiné uniquement aux exploitations agricoles. Il doit servir à tout l’espace rural, même si dans certains cas ces programmes bénéficient aussi aux exploitations agricoles.
Les restrictions prévues avant la crise disparaissent. Pour faire face aux conséquences du Brexit, on avait prévu une diminution de 4 % en prix courants. Désormais, on prévoit pour 2021/2027 un budget agricole de 391 Mrds € en prix courants, les 16,5 Mrds du Fonds de relance compris, soit +7 % sur le budget de restrictions de 2018.
La Commission calcule des dépenses totales PAC en augmentation d’un peu moins de 2 % pour les 7 prochaines années par rapport au budget 2020, en tenant compte de l’augmentation « Next génération », mais ne prévoit aucune augmentation des aides directes. Se pose donc question de la compensation de l’inflation pour maintenir aux aides directe le même pouvoir d’achat réel.
Pour les contributions la Commission prend en compte des valeurs nominales et parle de constance du budget européen. Elle continue à proposer un plafonnement des aides, avec à l’intérieur de l’enveloppe une augmentation pour les petits exploitants, ainsi qu’à une proposition d’une meilleure adaptation entres les aides directes selon les Etats.
Bref : l’avantage purement agricole est très modéré. Même si la somme totale des aides directes reste maintenue, pour certains exploitants il y aura des diminutions selon les décisions que prendront les Etats pour l’application de la future PAC sur des sujets comme : plafonnement, transferts au second pilier, avantage premiers-hectares, contributions à une recherche de parité européenne des aides etc.
La Commission se dit maintenant pressée d’aboutir. On sait que le second semestre de cette année se déroulera sous présidence allemande.
On va se brancher sur Radio Berlin.
AM