vereskyPar l’émission d’innombrables actions, le fondateur de la holding luxembourgeoise Kernel, l'ukrainien Andrij Verevskiy (49 ans, photo), a repris le contrôle total de l’entreprise, qui est le plus grand exportateur de céréales et de tournesol d’Ukraine.

Certains actionnaires portent maintenant des accusations de fraude, quant au scandale il éclabousse partout. En attendant la suite, la valeur des actions s’est effondrée, au bénéfice d’un seul.

La petite entreprise fondée il y a 30 ans est devenue la plus grande entreprise agroalimentaire ukrainienne. Ses actions sont cotées à la bourse de Varsovie, où elles ont connu un crash retentissant.

Il a été provoqué par le président du conseil d’administration lui-même, le très habile Andfrij Verevskiy.

Pour reprendre le contrôle total, il a commencé en mai à racheter des actions à  travers sa société personnelle de participations Namsen Limited, soit 30 Mio d’actions de Kernel, pour un cash de quelque 123 Mio €.

Ensuite, en août, la holding a émis 216 Mio d’actions nouvelles avec droit de vote. C’est le triple des actions qui étaient en circulation. Ces nouvelles participations étaient uniquement offertes à des « actionnaires qualifiés », et en premier lieu à Namsen Ldt, qui a acheté plus de 212 Mio d’actions au prix de 26 cts €/action

Mi-septembre, les actions Kernel ne valaient plus que 1,37 € à Varsovie, loin en dessous de la moitié de la valeur du jour avant l’émission des nouvelles actions. Les actionnaires ainsi éliminés crient à la dilution de leurs participations et à une énorme fraude. Ils indiquent que les actions émises l’étaient à 100 fois en dessous de la valeur comptable et 20  fois sous la valeur du résultat annuel de 600 Mio € pour un chiffre d’affaires de 2,5 Mrds €.

Malgré les attaques russes sur les ports danubiens, qui ont sérieusement touché ses installations, Kernel a exporté en août  92 000 t de céréale 60 000 t de tourteaux de tournesol, et 98 000 t d’huile de tournesol.

Les cotations sont suspendues et des enquêtes sont en cours, enquêtes dont on ne voit pas bien comment elle pourrait se dérouler sereinement en cette période de guerre…et désormais de tension entre Varsovie et Kiev.

La perte de confiance, quant à elle, n’est pas chiffrable, ni pour l’entreprise, ni pour l’Ukraine, en particulier vis à vis des pays voisins engagés dans un bras de fer sur les exportations de céréales et d’oléagineux.  

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François Landrieu

Fondateur de Socopag

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