Le ministre allemand des Finances va tailler dans les dépenses.
D’abord, une remarque générale sur la politique de la coalition au pouvoir actuellement à Berlin.
Elle approvisionne de plus en plus le populisme politique de droite, y compris dans les campagnes et dans l’agriculture, avec ses querelles publiques multiples entre SPD, et surtout entre Verts et libéraux associés au gouvernement.
Elle montre qu’il n’y a pas véritablement de ligne politique claire, mais des positions tactiques, qui mettent les électeurs dans l’insécurité et elle en pousse beaucoup vers le populisme. Le populisme en politique consiste surtout à proposer des solutions simplistes aux problèmes complexes, et à préconiser un remplacement radical de ceux « de là-haut ».
Cette vision en blanc et noir se développe en ce moment, le plus visiblement dans les Länder Est, où des sondages classent maintenant le parti d’extrême droite Af D en position d’influence politique la plus forte. On n’en est pas encore aux solutions de type BBB néerlandaise, mais cette direction est visée.
Christian Lindner (44 ans), ministre FDP des Finances, veut une réduction du budget agricole 2024 d’environ un demi-milliard d’euros. Tous les domaines ministériels vont être touchés, sauf le ministère du Travail et celui de la Défense.
Cem Özdemir, ministre de l’Agriculture, dont le parcours a été jusqu’à maintenant très décevant, est devant une demande de réduction de son budget à 6,5 Mrds € contre 7,1 Mrds en 2023.
Ce que l’on sait, c’est que cette réduction exigée devrait porter d’une part sur le programme GAK (Gemeinschaftsaufgabe “Verbesserung der Agrarstruktur und des Küstenschutzes” ) c’est-à-dire le programme commun de financement des structures agricoles et des protections côtières, entre l’Etat Fédéral et les Länder. Et d’autre part sur le financement de l’assurance accidents agricoles, autre poste lourd de ce budget.
Comme Christian Lindner, défenseur de "finances saines", n’a obtenu aucun accord de réduction des ministres, il s’est passé quelque chose que l’Allemagne ne connaissait pas encore : le chancelier Olaf Scholz a pris directement en main les arbitrages budgétaires dans le but évident d’empêcher la dislocation de sa coalition gouvernementale. A suivre…