Le recul des abattages pour le premier trimestre de cette année est de -7,7% par rapport à la même période de l’an passé.
Cette baisse est générale, presque tous les pays participant à ce mouvement.
L’offre de porcs à abattre plus retenue, et des stocks faibles de viandes porcines laissent prévoir une poursuit favorable de l’évolution des prix.
De janvier à mars, il y a eu 57,05 Mio d’abattages de porcs en UE, soit 4,77 Mio de moins, ou -7,7 % par rapport à la même période de l’année passée.
La production de viandes de porcs est avec 5,42 Mio t également à 7,7 % en dessous du niveau de l’année passée. Ce niveau était de 10,9 % inférieur à celui du premier trimestre 2021.
A l’exception de la Grèce et de la Suède, il y a eu moins d’abattages de porcs dans tous les pays UE. Le recul était particulièrement fort au Danemark avec - 16,3 % de porcs à abattre et un total de 4,17 Mio d’animaux. Danish Crown a réagi avec des fermetures d’abattoirs et des réductions d’équipe de travail.
Des diminutions d’abattages à deux chiffres sont enregistrées aussi pour la Belgique, la Bulgarie, et la Slovaquie. L’Espagne a vu une diminution de -9 % à 14,12 Mio de procs. En Allemagne la diminution était de -9 % à 11,10 Mio de porcs abattus.
En France, la baisse de production a été d’environ -5% en 2022, et pour 2023 les prévisions estiment que le recul sera encore de -2,1%. et que le cheptel porcin français devrait poursuivre son recul progressif. Les coûts de l’aliment porc sont certes restés à un niveau élevé au 1er trimestre de cette année.
Mais un recul très significatif est en cours, avec la tonne d’aliment passant de 400 à 370 €/tonnes, conséquence de la baisse du prix des céréales. La question de la pérennité des élevages les moins rentables risque néanmoins de se poser à nouveau, et la baisse de la production pourrait avoir un impact sur le secteur de l'abattage/découpe, avec des contraintes de restructuration pour certains outils.
Certains observateurs sont moins pessimistes et soulignent que les prix actuels du porc sont suffisamment rémunérateurs pour que les producteurs se ressaisissent et relancent leur production. Le 8 juin dernier le Marché au cadran breton cotait à 2,186 €/kg net, contre 1,699 à la même date de l’an passé. Soit une progression de +28% en un an. Toutes les conditions d’un kick-down semblent ainsi rassemblées.