lulaLe président brésilien choisit bien mal son moment pour déclarer que l’UE, comme les USA, sont eux aussi responsables de la guerre en Ukraine, et pour refuser de condamner la Russie dans cette affaire.

En effet, les choses semblaient tourner en faveur d’une signature rapide de l’accord UE-Mercosur.

Les Verts allemands ne s’opposent plus vraiment à la signature, et en France le gouvernement laisse entendre qu’il ne bloque pas cet accord, ce qui est un tout autre ton que celui des déclarations présidentielles au récent Salon de l’Agriculture.

Finalement, dans l’UE, seule l’Autriche campe sur une position totalement négative.

Mais l’UE, communauté de valeurs, peut-elle laisser passer ce genre de déclarations du  président brésilien?

 

Il y a eu certes trop peu de réactions à cette sortie, du moins publiques. Mais pour autant, ce positionnement brésilien ouvre les yeux sur la réalité politique et économique de ce pays et de sa nouvelle équipe dirigeante.

Le Brésil est le grand exportateur agroalimentaire que l’on connait, qui bénéficie en outre des livraisons avantageuses russes en pétrole et en engrais. Mais le chef d’Etat brésilien n’a aucune espèce d’envie de parler, lui aussi, de dépendance économique de la Russie, et encore moins de la Chine. Lula da Silva veut placer son pays dans les alliances stratégiques qui se disputent le globe.

Il se situe ainsi dans le sillage de la Chine et de la Russie dans la mise en cause de l’ordre international passé. Pente naturelle pour un ex-syndicaliste ouvrier de gauche ?

On ne sait pas non plus, ce qu’il en est réellement de sa volonté de protéger les forêts tropicales. Les organismes internationaux de protection de la nature dénoncent la faiblesse des mécanismes de contrôle et des sanctions envisagés jusqu’à présent dans les négociations complémentaire pour l’accord Mercosur. Sans cette protection, l’accord ne pourra pas passer non plus en UE.

S’il y a effectivement une course aux investissements en Amérique du Sud, faut-il pour y participer ignorer les valeurs défendues par l’UE, et sacrifier des élevages européens malgré les quotas temporaires ?

L’équivoque M. Lula vient sûrement de compliquer les choses pour ceux qui prônent une signature rapide de l’accord Mercosur. AM

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François Landrieu

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