Pendant des années, les Verts allemands ont lutté à grand bruit contre un accord avec le Mercosur.
Mais voilà: devenus seconde force du gouvernement de coalition actuel sous l’égide du chancelier SPD Olaf Scholz, ils changent radicalement de position.
La coalition tricolore est actuellement en crise, et les réunions de conciliations se prolongent...
Des discussions entre coalisés au gouvernement sont certes quasi naturelles. Mais le ton blessant qui surgit maintenant entre eux ne l’est par contre plus du tout. On s‘accroche sur les transports, les autoroutes, la reconversion énergétique et la protection du climat.
En revanche, un miracle ! Le projet d’accord avec l’Amérique du Sud ne fait pas plus partie des points de frictions. Les Verts anti-Mercosur c’est du passé, pourtant le programme de gouvernement signé en 2022 dit que devant les conséquences environnementales négatives et la mise en cause de la souveraineté alimentaire, ce projet est refusé. Dans leurs écrits et discours politiques les Verts ont demandé que l’UE stoppe cet accord de libération des échanges qui ne fait qu’encourager la destruction de la forêt tropicale.
Le vent a définitivement tourné lors de la visite des ministres Verts Habeck et Özdemir au Brésil à mi-mars. Là-bas, ils ont déclaré que cet accord Mercosur devrait être bouclé cette année, le tout accompagné de louanges sur des engagements complémentaires.
Pourtant on voit bien que le projet est lui bouclé depuis 2019, dans un texte retenu avec les pays de Mercosur après 20 ans de discussions, auquel personne ne veut plus toucher. Les pays du Mercosur vont probablement aligner une série d’engagements non contraignants qui permettront aux Verts de considérer que leurs réserves ont été prises en considération. On a déjà vécu cela avec l’accord avec le Canada.
Reste que les éleveurs UE en subiront les conséquences, car selon les rapports mêmes de la Commission européenne les importations de viandes bovines, de volailles et de porcs, vont augmenter, sans parler de conséquences sur les prix, et sans qu’il soit très clair que les exportations UE de produits laitiers pourront vraiment de développer. Les insécurités pour les éleveurs UE, eux augmenteront sûrement… AM