On ne tuera plus les veaux mâles à la naissance, c’est la décision du groupe laitier de taille mondiale Fonterra. Cette pratique, estime-t-il, ne colle plus avec l’image de durabilité que recherche le groupe.
A partir de juin de cette année, les éleveurs laitiers devront donc valoriser les veaux mâles. Un défi, quand on sait que le marché de la viande veau est nul ou presque en Nouvelle Zélande, et que sa rentabilité est absente.
Le groupe laitier dominant demande néanmoins à ses livreurs que tous les veaux entrent dans une chaine de valorisation. Les animaux qui ne servent pas à compléter les troupeaux, doivent servir à une production de viande de veaux ou de viande bovine, ou du moins être destinés à la production d’aliments du bétail. Il n’y a que dans des cas exceptionnels, comme pour éviter des souffrances animales, que des dérogations seront acceptées.
Le groupe souligne que la durabilité figure haut sur son pavillon, et que les consommateurs sont de plus en plus intéressés à la façon dont les aliments sont produits. D’autres pays ont déjà pris des mesures qui apportent aux consommateurs des garanties sur la façon dont sont traités les veaux dans les exploitations agricoles.
Fonterra n’évoque pas les conditions dans lesquelles souvent ces éliminations ont lieu. Les possibilités de commercialisation restent pour le moment limitées mais le groupe travaille activement en collaboration avec les transformateurs de viandes, les transporteurs et les usines d’aliments du bétail pour modifier cette situation. L’organisation de branche Beef+Lamb indique qu’elle recherche des marchés d’exportations pour la viande transformée et pour la viande de veau rosée.
Le secteur de la viande de NZ reste encore sceptique devant le nombre veaux concernés, avec ses capacités restreintes et le manque de main d’œuvre. Il faut des changements importants à tous les niveaux de commercialisation, et une intégration plus forte entre industrie laitière et industrie de la viande.
Les engraisseurs spécialisés de bovins devraient aussi être prêts à prendre les veaux qui ne peuvent pas rester dans les élevages laitiers.
Faudra-t-il encore, à la fin, trouver des consommateurs pour ces tonnages de viande supplémentaires. Et aussi, au passage, admettre que ces « nouveaux veaux » vont prélever une certaine partie de la traite pour leur croissance. AM