Le GEFA « German Export Association for Food and Agriproducts » rejoint le chœur des organisations qui dénoncent l’inaction du ministre de l’agriculture Cem Özdemir.
La balance commerciale dans les échanges agroalimentaires allemands se dégrade continuellement et révèle dans l’analyse des dix premiers mois de 2022 un solde négatif de 16,2 Mrd €.
Les augmentations de coûts de production sont en cause, ainsi que les perturbations dans les chaines d’approvisionnement par les lockdowns durs en Chine, et les contraintes liées aux épizooties.
Selon des chiffres provisoires, les exportations agricoles allemandes, machines agricoles comprises, ont atteint en 2022 le record de 98,5 Mrds€, soit +14,3 % par rapport à 2021. Mais le bilan reste négatif, car en volume, sans les machines agricoles, il y a eu baisse de -6,3 % à 60,6 Mrds €.
L’augmentation est due à l’inflation et aux prix. Les prix des aliments ont particulièrement augmenté en Allemagne, de +20,7 %, pour une inflation de +7,9 %. L’analyse des dix premiers mois de l’année dernière par GEFA est plus révélatrice.
L’Europe est restée la destination principale de produits agroalimentaires allemands : 73 % des exportations vers les pays européens UE, et 12% vers d’autres pays européens hors UE. Le « Reste Asie » a joué un rôle important, avec 6 %, la Chine arrivant à 1 % des exportations. L’Afrique, l’Amérique du Nord, y compris le Mexique, n’arrivent également qu’à un pourcentage faible de 3 %. Le reste est allé en Amérique du Sud, en Australie, et dans d’autres pays.
Le GEFA relève que les exportations vers la Pologne sont restées stables en volume à 2,8 Mio t, ce qui place la Pologne au troisième rang des destinations, après les Pays-Bas et la France, à égalité avec l’Italie. L’Autriches prend une cinquième place.
En ce qui concerne les produits exportés de janvier à octobre 2020 les produits laitiers ont eu avec 15 % la plus grande part, suivis des produits sucrés aves 12 %, des viande et charcuteries avec 11 %. En produits d’origine végétale, les produits de boulangerie étaient en tête avec 9 %, et les autres produits à base de céréales céréale étaient à 8 %. Les autres groupes de produits ont réuni 45 % des exportations
Les exportations de produits laitiers ont reculé, notamment les poudres, la caséine, le lait et les crèmes. Après des années de croissance, les exportations de fromages ont également diminué. Les importations laitières de Chine, le plus grand importateur mondial ont stagné. Mais les disponibilités laitières mondiales étaient moindres également. L’Allemagne a atteint son maximum laitier.
Les exportations de viandes porcines étaient en recul de 12,5 % sur les dix mois considérés, mais elles ont diminué de 1/3 sur les marchés des pays tiers, et de -6,6 % dans les pays de l’UE 27. Il y a eu -3,4 % d’exportations de viandes, bovines, dont -1,7% vers l’UE 27 et-13,3 % vers les pays tiers.
Le GEFA accuse le ministre de ne pas soutenir les exportations agroalimentaires. Personne dans son ministère n’a entrepris d’initiative ou de voyage pour obtenir des accès aux marchés ou des simplifications de procédure d’accès. Au lieu de cela, le ministère va baisser de 3 à 2 Mio € le soutien aux exportations, dotation en soi déjà minime. Au ministère il y a un bouchon énorme dans le traitement des dossiers d’exportations.
Le ministre a également diminué les crédits pour les études de marchés, auxquelles il renonce. Dans des situations difficiles de marchés, il faut du soutien politique pour des ouvertures de nouveaux marchés, et des diversifications.
Au lieu de cela, la politique du ministre met en cause la production agricole allemande à travers des diminutions de productions, qui diminuent la participation allemande à la sécurité alimentaire mondiale, quand 800 Mio d‘humains souffrent de faim et que 2 Mrds d’autres ne bénéficient pas d‘une nourriture selon leurs besoins.
Bref, entre le ministre et le GEFA, rien ne va plus, et la position de Cem Özdemir, déjà très critiquée, ne fait que se fragiliser un peu plus.