adema-1Piet Adema (58 ans, démocrate-chrétien) est le ministre néerlandais de l’agriculture depuis octobre dernier. Ses premiers mois de fonction ont vu surgir un certain nombre de problèmes, dont celui de la hausse rapide des prix du foncier agricole n’est pas le plus simple à résoudre.

Par ailleurs le ministre affiche de fortes ambitions en ce qui concerne le développement des cultures biologique - on sait que le sujet est toujours un peu sensible.

La hausse des prix de la terre cultivable a été récemment l’objet d’une escroquerie qui a touchés, parait-il, plusieurs centaines de milliers d’acheteurs.

Des «  agents immobiliers » ont acheté des surfaces agricoles, puis les ont divisé en parcelles, ont inscrit celles-ci au cadastre et les ont revendu à des prix astronomiques en faisant miroiter aux acheteurs que ces terrains allaient être classés constructibles, alors que bien sûr ils ne l’ont jamais été. Ces agissements plus que douteux sont maintenant dénoncés par une vaste campagne de presse, et dernièrement la TV néerlandaise y a consacré une émission à forte audience. 

Selon les informations qui circulent maintenant, plusieurs dizaines de milliers d’acheteurs auraient été grugés de cette façon. RTL News indique que, selon le cadastre, le prix du foncier arable était de 4,50 €/m² en moyenne ces 17 dernières années. Les plus petits lots ont toutefois atteint 55 €/m². Depuis 2005 ces opérations ont généré un chiffre de près de 500 Mio €.

Le pire est que ces agissements maintenant mis sur la place publique sont légaux dans la forme. A moins que l’acheteur ne puisse prouver qu’il y ait eu de fausses déclarations ou de fausses informations. Dans ce cas il peut saisir la justice ou les autorités de surveillance financière.  On ne peut pas non plus mettre en cause les notaires, qui ont un devoir d’information envers l’acheteur, les agents immobiliers travaillent en général toujours avec les mêmes

Les prix du foncier agricole en général continuent donc d’augmenter nettement aux Pays -Bas. Le cadastre les chiffre en moyenne à 75 300 €/ha soit +10 % pour l’année 2021, et à 67 100€/ha pour les surfaces en herbe, soit +5,5 % Pour les surfaces à maïs ensilage, on est même à 80 500/€ha

Le bio, à fond

Le ministre veut par ailleurs développer « fortement » l’agriculture bio et annonce déjà des soutiens financiers qui bien sûr aiguisent quelques appétits.

Dans son plan d’action intitulé « Croissance de la production et de la consommation écologique », il fixe une croissance des surfaces bio à 300 000 ha d’ici 2030, c’est à dire 220 000 ha de plus qu’en 2021. La part du bio dans la surface totale passerait de 4 à 15 %. Pour y arriver, il annonce qu’il mobilisera pour 2023 jusqu’à 26 Mio € d’aides. Cette somme serait consacrée à une campagne pour la consommation bio, et à une augmentation du fonds qui finance les reconversions agricoles au bio. De plus, les recherches et les formations bios seront soutenues.  

Certains experts de son entourage ont certes montré à Piet Adema que tout n’était pas simple et lumineux dans ce secteur et que la consommation de produits bios en période de forte augmentation des coûts n’était pas assurée d’un développement continu.

Mais le ministre y tient. Il considère que l’agriculture bio est positive à de nombreux niveaux, comme les émissions d’azote, la variété des espèces, la propreté de l’eau et l’état sanitaire des terres.  Il reconnait que le marché et la production bios néerlandais sont encore petits, mais il considère que son plan est un premier pas pour stimuler le dynamisme  de tout ce secteur.

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Fondateur de Socopag

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