Sonny Perdue, le secrétaire d’Etat, à l’Agriculture, tire la sonnette d’alarme : la dette des agriculteurs américains ne cessent d’augmenter (+6% l’an passé) et atteint déjà 409 Mrds $ (359 Mrds €). Le spectre des années 80 ressurgit.
Devant la commission de l’agriculture de la Chambre des représentants, le secrétaire d’Etat a constaté que la demande de crédits reste à un niveau historiquement élevé. Les taux d’intérêts bas rendent les capitaux extérieurs relativement peu chers. Il a souligné que les capitaux extérieurs ont augmenté de 1/3 durant les cinq dernières années.
La demande de crédits dans l’agriculture américaine à essentiellement trois causes :
-les prix restent bas pour les productions agricoles les plus importantes ;
-les intempéries qui ont sévi aux USA dans la période récente
-la perte d’importants marchés d’exportation à la suite des guerres commerciale, en particulier avec la Chine.
Selon Perdue, les prix du foncier relativement élevés ont jusqu’à présent permis de stabiliser les bilans des exploitations. Mais dans les années 80, quand l’endettement des agriculteurs était déjà à un niveau semblable, des milliers d’exploitations ont fini en insolvabilité car les bas prix et les intérêts élevés coexistaient.
L’USDA est préoccupée. Elle ne voit pas encore de signes de baisse des prix des terres agricoles, mais le revenu des farmers a encore baissé au second semestre 2018. Les banques craignent que des exploitations en difficulté de liquidités ne cèdent de plus en plus de terres. Cela pourrait entrainer une chute plus large des prix du foncier avec des conséquences dramatiques pour les critères de financement des exploitations.
Le gouvernement Trump a annoncé l’été dernier un programme d’aide de 12 Mrds $ (10,5 Mrds €) pour atténuer les pertes subies à l’exportation. Quelque 75% de ces aides ont été payés mais aucun autre programme n’est prévu jusqu’à présent pour 2019.