autricheLa production augmente vite, les débouchés plafonnent, les prix vont baisser. La filière a des doutes...

Les tenants de l’agriculture biologique, les militants environnementaux et même les rresponsables politiques se félicitaient encorer récemment de la rapide croissance du secteur bio, nombre de producteurs et surfaces exploitées en bio. Les Autrichiens se félicitaient surtout de la part importante du bio dans la production laitière.

Mais des doutes sont en train de monter partout. Les débouchés bios continuent à augmenter en effet, mais dans les grands produits agricoles, la production augmente beaucoup plus vite. Partout les prix sont sous pression, car beaucoup de producteurs se sont reconvertis au bio ces dernières années, et leur production va encore arriver en plus sur les marchés.

pommedeterre 2Il n’y a jamais eu autant de pommes de terre plantées que pour la récolte 2019. NEPG (North Western European Potato Growers Group), l’organisation des planteurs d’Europe du Nord-Ouest, chiffre les surfaces plantées en pommes de terre de consommation à 608 615 ha chez les plus gros producteurs européens que sont l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la Belgique – ce chiffre ne comprend pas les pommes de terre amidonnières ni la production de plants. Elle est en augmentation de +2,4 % par rapport à 2018, et de +8,4 % sur la moyenne des cinq ans passés.

En détail : Allemagne 184 750 ha +3,5 %, France 147 000 ha +3 %, Grande-Bretagne 101 778 ha +0,7 %, Belgique 97 587 ha +3,3%, Pays-Bas 78 500 ha +1,7 %.
Les pommes de terre ont été plantées plus tôt que d’habitude sur le continent, mais les plants ont souffert au départ de froid en début de période de végétation.
Le volume récolté dépendra des rendements et des précipitations. Cette augmentation des surfaces plantées est en accord avec une demande en augmentation pour la transformation et pour les exportations. AM

(NDLR: Souvenons-nous de cette judicieuse remarque d’Alphonse Allais : la pomme de terre cuite est bien plus digeste que la pomme en terre cuite…)

impossibleburgerAux USA, la demande en ersatz de viandes dépasse les capacités des producteurs actuels. En UE, les grands distributeurs bougent et ne veulent pas rater ce train-là. Cela peut-il réussir sans OGM, et sans biotechnologies modernes ?

Beyond Meat, la startup californienne créée en 2009, a collecté en Bourse le mois dernier près de 500 millions $ d’argent frais, et sa cotation a explosé (introduite début mai au NYSE à 25 $, l’action a dépassé la barre des 100$ à fin mai.). Cette entreprise produit des ersatz de viandes, en burgers, saucisses ou hachés, au gout de dit de viande bovine ou de viande de volailles.

Ses produits sont maintenant présents dans 35 000 supermarchés des USA, et la production n’arrive pas à suivre la demande. A cause de ce décalage l’introduction prévue pour le début de cette année sur le marché allemand a été reportée. Lidl vient de s’assurer les droits exclusifs de vente, et veut mettre ces produits végan en vente à partir du 1er juin, mais avec la réserve « jusqu’à épuisement des stocks ».

genome editingCe pays est devenu ces dernières années (et en partie sous l’effet de l’embargo occidental…) un pays exportateur important pour certaines productions agricoles, les céréales surtout.

C’est aussi un Etat qui a maintenu jusqu’à présent l’interdiction de cultiver et d’importer des plantes OGM. Ce qui ne met pas l’agriculture russe à l’abri des mauvaises années, des variations de rendement et de fortes fluctuations des prix.

La Russie veut désormais stabiliser et mieux sécuriser ses rendements agricoles.

Elle a fait connaitre, il y a quelques jours, un programme de 1,7 Mrd $, pour développer l’année prochaine 10 variétés de plantes et espèces animales améliorées par Génome Editing, et 20 autres d’ici 2027.

C’est une décision qui a d’abord étonné par rapport à sa règlementation des OGM.