farmersfamilyLe taux de suicides chez les agriculteurs américains est à peu près le double de celui de la moyenne de la population. Au moins, car les organisations professionnelles dénoncent le fait qu’on fasse souvent passer des suicides pour de simples accidents. Mieux : dans certains grands Etats agricoles, la statistique ne prend même pas en compte le fait qu’il s’agisse d’agriculteur ou non.

Farm Aid une organisation de soutien aux familles agricoles, indique que les appels des fermiers ont augmenté de 30 % depuis 2018, ce qui est à la fois un signal de difficultés dans les exploitations et d’un danger psychologique et social. CDC (US Center Disease Control), explique cette situation par les bas prix agricoles et surtout par l’endettement élevé des exploitations.

Dans les organisations professionnelles, on constate des analogies avec les années 80, quand beaucoup de farmers étaient plongés dans des problèmes graves pour maintenir des exploitations familiales transmises de générations en générations. Dans ces années 80 l’agriculture américaine a subi la plus forte des crises. Les prix ont chuté, l’endettement a augmenté, les taux d’intérêts ont doublé du jour au lendemain, et beaucoup d’exploitations ont dû être liquidées.

Selon les organisations de farmers, la situation financière actuelle dans les exploitations ne dépend pas uniquement des prix des produits bruts agricoles, ou des conditions climatiques extrêmes. Une partie des problèmes vient aussi de la surestimation des possibilités économiques de certaines exploitations.

Or la génération des 40 /60 ans restée à la ferme est maintenant dépendante des attentes de membres de la famille qui ne sont plus dans les exploitations. Ces membres de la famille veulent le maintien de l’exploitation, bien qu’ils n’y participent plus, et n’ont guère de vue sur son fonctionnement réel. Souvent les farmers ont racheté les parts familiale en endettant leur exploitation, et les dettes auxquelles il faut faire face les mènent à la ruine.
Ces achats de parts se sont renouvelés à chaque génération, et finalement la génération restante doit endosser la fin de l’exploitation, et faillir aux yeux de tous

Ce ne sont donc pas uniquement les mauvais prix qui sont en cause mais aussi l’endettement vis-à-vis de la famille. Les Américains voient dans cet endettement une cause importante des suicides : l’agriculteur désespéré et acculé à la faillite ne supporte pas de passer pour le raté de la famille. AM

DürrLa holding agricole allemande Ekosem Agrar AG est en train de devenir le plus grand producteur de lait du monde, sous la houlette de son fondateur, l’allemand Stefan Dürr. Ekosem Agrar AG a augmenté sa production laitière à plus de 2 000 tonnes/jour. Mais c’est EkoNiva, la société russe du groupe, qui retient l’attention. Elle est devenue le plus grand producteur de lait de Russie, après avoir doublé sa production journalière en 15 mois. Cette année, 24 nouveaux élevages laitiers vont rejoindre le groupe .

Le groupe EkoNiva a produit en 2018 en Russie quelque 484 000 t de lait brut. Dans les mois à venir ce volume va presque doubler à nouveau. EkoNiva vient de dépasser les 2 000 t de lait produit par jour et se place déjà parmi les 5 Grands de la production laitière mondiale. Cette production a été atteinte par l’extension du cheptel laitier de 45 000 vaches fin 2017, à 75 000 têtes fin mars 2019. La surface exploitée au 31 mars 2018 est de 525 000 ha, dont 194 000 ha, ou 38 %, en propriété de la société. EkoNiva est implantée dans 8 régions russes, avec plus de 9 000 salariés.

Durant l’exercice 2018 le cheptel bovin total a augmenté de +42 % à plus de 133 000, animaux contre 93 500 en 2017. Le nombre de vaches laitières est passé de 44 980 animaux fin 2017, à 66 500 fin décembre 2018, +48 %. Au total le groupe a produit en 2018, 484 000 t de lait brut, soit +62 % par rapport à 2017 (298 000 t). Sur la base de 2 000 t jour actuellement on arrive à un volume annuel de plus de 730 000 t.

Ekosem Agrar continue à augmenter son cheptel, dans des conditions favorables à la croissance laitière, et surtout grâce à l’aide de l’Etat russe. En 2018, le groupe a lancé la construction de 14 nouveaux élevages modernes, avec une capacité de plus de 45 000 vaches laitières. Certains sont déjà en production, l’ensemble des nouvelles constructions doit entrer en fonction cette année. Avec ces capacités nouvelles, le groupe veut dépasser le nombre de 100 000 vaches, et passer à une production journalière de 3 000 t de lait, ce qui en fera le plus grand producteur du monde. A.M

laitgrand8La ministre Julia Klöckner commence à perdre patience face aux partenaires de la filière : ou bien vous vous mettez d’accord rapidement, ou bien le gouvernement imposera ses décisions.

La ministre de l’agriculture veut une position commune pour l’automne à venir, faute de quoi elle décidera librement de l’application de l’article 148 du règlement commun européen des marchés, concernant les possibilités en matière de contrats de livraison de lait aux laiteries, les prix, les quantités livrables à fixer, et l’organisation de la branche.

Cette prise de position de la ministre ne fait que traduire la perte de patience des politiques au pouvoir, devant des positions divergentes aussi bien au sein des organisations professionnelles, DBV, Coopération, BDM et AbL, que dans les laiteries, entre coopératives et laiteries privées, entre Nord et Sud de l’Allemagne, entre laiteries à marques de produits laitiers et laiteries surtout productrices de beurre et de poudre. Sans parler des partis politiques. 

Quant au très influent Institut de recherches von Thünen, il vient d’entrer dans le débat en rendant public un avis sous le titre qui se voudrait lisse « Comment les producteurs de lait peuvent ils se protéger contre les variations du prix du lait ».

Mais pour ces très sérieux analystes, le constat est sévère : le prix du lait « fait le grand 8 ». En 2013 les producteurs étaient payés 42,3 cts le litre, en 2016 seulement 22,8 cts, et en 2018 à nouveau 35,3 cts. Cela fait de la production laitière une affaire risquée.

Que peut-on faire contre ? Von Thünen examine des options souvent discutées. AM

eolienne 2Jusqu’à 6 milliards de sauterelles, abeilles, guêpes et insectes divers en seraient victimes chaque jour !

Une étude de modélisation a été récemment effectuée par le Centre allemand de l’aviation et de l’espace, Deutsches Zentrum für Luft-und Raumfahrt (DLR). On savait depuis longtemps que les éoliennes pouvaient être des pièges pour les oiseaux et les chauves-souris. L’étude vient montre que les rotors impactent beaucoup de populations d’insectes. Les spécialistes de DLR ont calculé que les pertes d’insectes s’élèvent à 1200 tonnes par an en Allemagne. En comparaison on cite le chiffre de 400 000 t d’insectes avalées par les oiseaux dans les forêts allemandes.

Les scientifiques ne peuvent pas tirer de conséquences globales de l’évaluation de ces pertes, sur les populations d’insectes. On ne peut pas non plus faire de comparaisons avec d’autres types de pertes d’insectes comme par exemple l’utilisation d’insecticides, l’urbanisation, le changement de climat ou la circulation automobile.

Mais les experts ont calculé qu’en 2017 les rotors des 31 000 installations d’éoliennes ont vu environ 8 mio de km3 d’air passer dans leurs installations, soit 10 fois l’air allemand jusqu’à 2.000 mètres d’altitude ! Or 1 kilomètre-cube contient environ 9 kg d’insectes, dont la plupart survivent à la rencontre avec les éoliennes. Mais 5 % sont victimes des rotors, soit environ 1200 t, ce qui correspond à 6 milliards de sauterelles, abeilles, guêpes et insectes divers, chaque jour.

A l’origine de ces interrogations, il y a l’étude dite de Krefeld en Allemagne, qui concluait à une disparition de plus 75 % des insectes depuis 1989. L’étude a été très critiquée pour son protocole imparfait, mais la tendance indiquée de la diminution des insectes n’est pas mise en cause.
D’autres scientifiques, qui dénoncent en vain cette diminution depuis 25 ans, donnent du coup de la voix. Le gouvernement allemand annonce la création d’un centre de monitoring de la biodiversité. Un travail énorme en vue, car il y aurait 33 000 espèces d’insectes en Allemagne. Les études sont chères et les méthodes ne sont pas au point. AM