,
laitiereEn Allemagne et en Suède, on voit se réaliser une situation qu’on voyait venir de longue main : maintenant, on crée des excédents de lait bio.
En Allemagne, les laiteries sont saturées de lait bio. Confirme l’organisation Bioland. Actuellement elles n’acceptent qu’exceptionnellement de nouveaux reconvertis au bio, et il n’y aura pas d’augmentation du nombre de livreurs de lait bio pour les prochains mois. La liste d’attente des exploitations qui voudraient se reconvertir au bio est très longue. Exemple : selon la radio bavaroise, pour la laiterie Berchtesgadener Land, 50 éleveurs bios attendent d’être pris, alors que la laiterie ne veut plus de nouveaux livreurs avant l’automne 2019.

Les ventes de lait bio par les laiteries ont augmenté, mais la production a augmenté beaucoup plus vite. La vente de beurre et de fromages bios a par contre diminué. On peut se réjouir d’une augmentation de 11ou12 % des ventes de lait bio, mais si la production augmente en même temps de 17%, il y problèmes… La moitié du lait bio est produite en Bavière où des producteurs restent en rade, surtout ceux qui se sont lancés en bio sans contrat ferme, et qui sont tout heureux qu’une une laiterie reprenne leur lait à prix cassé.

Il faut chercher les causes de cette évolution dans la crise laitière de 2015/2016, quand le litre de lait courant valait 23,4 cts et le lait bio 48 cts. Il y a eu une vague de reconversion au bio, alimentée en plus par une augmentation de la prime de reconversion.


En Suède, le plus grand producteur de lait bio retourne au conventionnel. Vadsbo Mjölk se reconvertit à la production conventionnelle. Aussi bien Skanemejerier, son actuel acheteur, que Arla, acheteur potentiel de son lait, n’ont pas ou plus besoin des 12 Mio kg de lait bio que Vadsbo produit. Ce dernier a fourni du lait bio pendant 3 ans à Skanemejerier, qui vient de lui dénoncer son contrat. Lars Svensson le patron de Vadsbo Mjölk déclare dans les médias suédois qu’il a décidé de rejoindre Arla, mais ce groupe a déjà assez de bio et n’a pas besoin de volumes nouveaux. Arla veut du lait conventionnel. Avec ce changement les choses deviennent à nouveau plus simples dit-il, et il espère augmenter le volume annuel de production de lait de 10 %.