ruckwied…Et pourrait déstabiliser le président du DBV qui laisse évoquer son départ à moyen terme.
On pouvait croire à un retour au calme sur la scène agricole allemande après le « sommet » autour de la chancelière. Mais les manifestations du mouvement « Land schafft Verbindung » ont continué, notamment à Mainz, et malgré le mandat commun accepté de présenter avec le DBV des propositions de synthèse pour le mois prochain. Les tensions internes à ce nouveau mouvement continuent donc de se manifester.

Et voici que Svenja Schulze, la ministre SPD de l’Environnement du gouvernement fédéral, publie sans crier gare une « stratégie pour les terre arables – ou des grandes cultures », une semaine avant que la ministre de l’Agriculture la CDU Julia Klöckner ne présente la sienne, en cours d’élaboration depuis longtemps.

Celle de Schulze émane du service de l’environnement de son ministère. Les cultures y sont décrites comme des « systèmes complexes et fermés » pour les éléments nutritifs, nécessitant des rotations larges et une protection des plantes compatibles avec l’environnement. Bref, une opposition totale à la maximisation des rendements.

Certaines de ces propositions devraient être compatibles avec celles du ministère de l’agriculture que l’on connait déjà pour partie. Mais certainement pas sur trois points : des paiements directs liés à des critères écologiques, l’interdiction très large des produits de traitements, et des élevages liés à une densité d’animaux à l’hectare.
Même si Schulze se dit ouverte au dialogue, la guéguerre entre ministres du même gouvernement devient encore plus insupportable que le fond de leur querelle.

Une autre interrogation concerne Joachim Rückwied lui-même, le président du DBV. Certains commencent à suggérer que son temps à ce poste serait maintenant compté, et qu’il faut un nouveau souffle dans l’organisation. Mais la garde rapprochée de Rückwied fait remarquer que dans les manifestations, on n’a entendu aucun appel à la démission du président, quand bien même quelques avis critiques sur le DBV ont été émis.

Le président Rückwied, pour le moment, laisse dire que lui-même ne serait pas décidé à continuer après l’été 2020. Les uns voient déjà Werner Schwarz, le vice-président venant du Schleswig-Holstein, lui succéder. Mais d’autres, plus radicaux, voudrait voir surgir des hommes nouveaux dans les rangs de la contestation. 

Il faut relever tout aussi objectivement que les positions des deux côtés, DBV et Land schafft Verbindung, ne sont pas tellement éloignées les unes des autres. Autre constat aussi singulier, le mouvement nouveau n’a pas vraiment de structure, et on y parle souvent du DBV comme d’un « grand frère ». AM