betteravEn dépit d’une baisse des plantations, les perspectives européennes de marché et de prix sont alarmantes dans ce secteur.

Les surfaces plantées en betteraves sucrières diminuent selon les estimations de mai de la Commission européenne. Elle parle de - 4 % soit -100 000 ha dans l’ensemble de l’UE. Mais, notamment en Allemagne et en France, on estime que la baisse des surfaces est sous-estimée, et que le recul des semis en cours sera plus fort.

Pourtant… la production de betteraves va encore augmenter par rapport à l’année 2018, qui avait été obérée par une sécheresse sévère. On peut donc s’attendre pour cette année à une augmentation des rendements de +9% C’est bien sur cette perspective que le marché à terme de Londres réagit, et anticipe des prix très peu supérieurs aux de prix actuels.

A partir de ces prévisions, la Commission européenne attend une production sucrière de 18,3 Miot soit +0,7 Mio sur 2018. Cette production serait juste supérieure à la consommation européenne qui est de 18,1 Miot. Les stocks resteraient donc inchangés, les exportations stabilisées et le taux d’autosuffisance au-dessus de 100.

 

Cette conjoncture ne plaide pas pour la perspective d’un redressement des prix, et les producteurs resteront sous la pression de l’accès au marché des pays tiers, sans parler du Brexit. Les prix sur le marché intérieurs continueront à rester bas. Ils sont à la base des prix des betteraves des plantations en cours. Ils sont de 314 €/t de sucre blanc soit à un plus-bas historique, et à - 62 €/ tonne par rapport à l’année dernière. A Londres les notations sont de 290 €/t pour aout, 304 pour décembre et 339 € pour 2020. A ces prix-là, disent les experts, même les meilleurs planteurs ne couvrent pas leurs coûts. AM