garzonAlberto Garzón, le ministre espagnol chargé de la protection des consommateurs, est maintenant entré en conflit ouvert avec la filière porcine espagnole.

En dix ans, le cheptel porcin espagnol a augmenté de 7 Mio à 31 Mio d’animaux. Les critiques deviennent de plus en plus sévères contre les conditions d’élevages des animaux, les « macrogranjas », le subventionnement permanent de la branche et contre aussi l’influence politique du « lobby » du porc en Espagne.

Mais ces critiques divisent maintenant les responsables politiques eux-mêmes. Elles sont les plus fortes au sein du parti politique Unidas Podemos, actuellement situé dans la coalition gouvernementale, avec le ministre de la protection des consommateurs Alberto Garzón qui augmente progressivement ses pressions avec dans son sillage les organisations Igualdad Animal et Greenpeace.

Le jeune ministre (il a 36 ans et la fougue de son âge…) appelle ouvertement à la diminution de consommation de viandes, consommation qu’il considère comme dangereuse pour la santé humaine. Devant la presse étrangère, il a déclaré que la viande venant des grands élevages est de plus mauvaise qualité que celle provenant d’élevages extensifs.

Il a fait connaitre son projet d’introduire dans l’étiquietage une identification des modes d’élevage pour que les consommateurs puissent reconnaitre la viande provenant d’élevages industriels. Ça fait beaucoup pour un ministre et celui-ci doit faire face à des critiques sévères, et même à des appels à la démission.

Le partenaire dans la coalition gouvernementale, le PSOE, a pris ses distances par rapport à ce ministre durant le mois dernier. Ses sorties ne plaisent pas non plus au premier ministre Pedro Sanchez. Luis Planas, le ministre de l’agriculture, ne cesse, lui, de louer le modèle d’agriculture intensive, comme dernièrement dans le quotidien La Vanguardia.

Il veut même encore renforcer le secteur porcin à travers la nouvelle loi sur les chaines d’approvisionnement qui doit augmenter le revenu agricole et diminuer les pertes alimentaires et les déchets. AM